LE RISQUE D’HEMORRAGIE…
Ainsi le Premier Ministre a peur … Ou plutôt le Premier Ministre n’a d’autre ressource que de jouer sur la peur pour tenter d’éviter la Bérézina annoncée.
En réalité la saillie de Manuel Valls est liée à une constatation qui glace d’effroi les hiérarques socialistes : bien des électeurs de Gauche arrivent à la conclusion que le candidat UMP-UDI est beaucoup mieux placé pour battre le FN que le candidat PS.
En effet, et je suis le premier à le regretter, nombre d’électeurs de droite seraient tentés par le vote FN au second tour face à un représentant d’un pouvoir qu’il ne supporte plus ; alors , qu’en principe, l’électeur de gauche n’a pas trop d’état d’âme quand il s’agit de barrer la route à l’extrême droite. Ce risque d’hémorragie des électeurs du PS tentés par un vote utile dès le premier tour n’est guère rassurant pour Matignon et l’Elysée.
On comprend pourquoi Valls est inquiet en faisant tourner cette campagne autour d’un parti dont les scores sont plus liés à une abstention massive qu’à la qualité intrinsèque de ses candidats la plupart du temps ectoplasmiques.
Véritables fantômes des assemblées quand ils arrivent à être élus, ils ne jouent aucun rôle , n’interviennent pratiquement jamais… Est-ce que les électeurs de l’Eure et ceux de l’agglo ont envie d’être représentés par des figurants ?
Evidemment, Hollande et Valls sont passés maitres dans l’art du détournement d’attention. Les Américains disaient que Bush était très fort dans ce domaine. Cette technique consiste à trouver un autre sujet pour qu’on oublie ses propres échecs sur le niveau insupportable du chômage, le RSI, le déficit, le commerce extérieur, le logement …(je vous laisse continuer la suite) . On a eu droit au mariage pour tous, à la guerre du Mali, on a même failli envahir la Syrie, là, on a le danger du Front National .
Pourtant, on s’en est bien servi de ce Front National, François Mitterrand était même un virtuose de l’indignation sélective. Bref, il a été très utile .Il gênait l’UMP à chaque élection . Mais là, il devient dangereux car il commence à attirer des électeurs traditionnels du PS. Ce parti surf sur la misère humaine, sur le désespoir qu’a fait naitre une crise économique mal maitrisée par des gouvernants plus préoccupés, actuellement, par le prochain congrès de leur parti que par l’avenir de la France.
De deux choses l’une, Monsieur Valls : ou bien ce parti est un danger et il faut l’interdire au nom des principes qui avaient présidé à l’avènement de la constitution de l’Allemagne Fédérale : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Ou bien on l’autorise et on se bat réellement contre lui en démontrant l’irréalisme des solutions baroques de Marine Le Pen.
