LE DERNIER SOCIALISTE...

Publié le par la-petite-souris-normande.com

P.-Mauroy-3.JPGFidèle à l’esprit de Résistance de Jean Lebas, que lui avait insufflé Augustin Laurent, son prédécesseur à la mairie de Lille, Pierre Mauroy était un « Homme libre ».

Nous avions un ami de jeunesse commun, Pierre Bardon, auquel sur les bancs de l’école, il confiait déjà « je veux faire de la politique ! »

Et de la politique, il en fit loyalement.

Premier Ministre socialiste de la Vème République, il applique une véritable politique de gauche, honorant les promesses de campagne auxquelles il avait largement participé dans leur élaboration : 39 heures, 5ème semaine de congés payés, décentralisation, nationalisations, retraite à 60 ans, remboursement de l’IVG, libéralisation des ondes…

Jusqu’en 1983, il avait mené une politique volontariste, affrontant sans vergogne ce que De Gaulle surnommait naguère « le mur de l’argent ».

Je me souviens d’une anecdote d’un président du CNPF, venant présenter à Pierre Mauroy un cahier de doléances et auquel ce dernier lui répondit « vous représentez combien de troupes ? Moi, je préfère écouter les paysans et les ouvriers, eux travaillent pour la France et non pour la finance ! »

Son erreur fut d’écouter Jacques Delors et son européisme de fonctionnaires dont on voit aujourd’hui le triste résultat et la misère pour les peuples du vieux continent.

C’est alors qu’apparurent les « visiteurs du soir » : ces rapaces BCBG qui faisaient le siège de Mitterrand pour proposer « une autre politique » et dont l’un des leurs devait remplacer Pierre Mauroy à Matignon afin d’appliquer une politique d’austérité pour le peuple.

Même l’arrivée par effraction de Lionel Jospin en 1997 ne fut qu’un écran de fumée et Mauroy de ne pas se priver de l’apostropher lors de la campagne présidentielle de 2002 : «Dans ton programme, Lionel, on cherche les ouvriers et les travailleurs».

Cette gauche caviar ( avec comme ténors les Strauss-Kahn, Cahuzac, Moscovici, Duflot, Taubira, Filippetti, Belkasem, Lurel, Fourneyron, Harlem Désir…) revenue au pouvoir avec Hollande, plus préoccupée par le mariage gay, le vote des étrangers, la guerre en Syrie que la survie du monde ouvrier et la mise au pas de la finance.

Après son départ forcé de Matignon, Pierre Mauroy, qui était aux antipodes des « énarques et des avocats d’affaires » fut accueillit chaleureusement par les Lillois. Il aimait ces « gens du Nord » et ils le lui rendirent bien.

Ce fut le dernier Socialiste !

 

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