LE BON CONTOURNEMENT
La semaine dernière à Caen un débat intéressant s’est invité à la Région sur le contournement Est de Rouen.
Ce projet mis sous cloche par le nouveau gouvernement obtient désormais (le département et la Case ne participent pas au financement) le soutien de la Région Normandie (157 Millions d’€), de la métropole de Rouen (66 M d’€), du département de Seine Maritime (22Md’€) de l’État (245M d’€). Le projet initial prévoit donc une part publique à 490Md’€ et un recours au privé de 400Md’€.
Qui dit recours au privé dit péage et les habitants de Rouen ont bien peur que cette autoroute de contournement ne décongestionne pas leur ville car, c’est bien connu, les poids lourds cherchent à éviter les tronçons à péage. Ce recours à une société d’autoroute alourdi le dossier dans la mesure où il faut allonger le tronçon pour justifier l’existence d’un péage. Ce tracé supplémentaire avec viaduc de franchissement de la Seine, par sa longueur qui va manger une partie de la forêt de Bord, avec un mur anti-bruit au dessus de Léry, coûte plus cher que la partie Seine Maritime.
La solution, qui ne sera sans doute pas adoptée puisqu’il s’agit de bon sens, consiste à se passer du privé puisqu’avec la part de l’État et des collectivités, on arrive à près de 500 Md’€.
Ce montant est tout à fait suffisant pour relier ce contournement au « rond point des vaches » et l’autoroute A 13. Ainsi rien qu’avec la part publique on est sûr d’atteindre l’objectif qui consiste à désengorger Rouen avec un tronçon gratuit (on l’aura payé avec nos impôts) que les poids lourds emprunteront sans problème. Ainsi on évite les dégâts dans notre département à commencer par une centaine hectares de forêt détruite, une importante pollution de l’air, des nuisances sonores etc…
Mais, comme le fait de se désintéresser de la transformation de la ligne SNCF existante et de foncer sur un projet dispendieux sur les plans financiers et environnementaux, on se demande si des intérêts particuliers n’ont pas pris le pas sur l’intérêt général.