PRENDS GARDE AU BŒUF…
LE ‘‘PLAN’’ : UN PEU D’HISTOIRE
Le Commissariat général du Plan de modernisation et d'équipement (CGP) a été créé le 3 janvier 1946 à l'initiative du général de Gaulle et de Jean Monnet qui en deviendra le premier Commissaire.
Ses principaux objectifs étaient de répondre à la situation de retard économique et de pénurie en France au lendemain de la guerre.
Les grands plans des années 1960, sur la volonté du Général de Gaulle, sont à l’origine des plus grandes innovations industrielles tels que les projets du Concorde, d’Airbus, de l’aéroport de Roissy… La planification a permis le développement de grands équipements industriels, de ports, d’autoroutes…
Georges Pompidou fut très attentif à la réalisation des objectifs décidés sous son prédécesseur et, dans le cadre d’un nouveau plan dit de ‘‘modernisation économique et d'industrialisation’’ de la France, il inscrit le lancement ou la concrétisation de grands projets français ou européens, tels le consortium Airbus ou le TGV. Il fait accélérer la réalisation du boulevard périphérique, achevé en 1973. Il favorise la modernisation de l'agriculture et de l'agro-industrie. Dans le même temps, il lance les premiers labels et appellations d'origine.
Valéry Giscard d’Estaing occupé par ses conquêtes féminines et François Mitterrand par les Affaires puis sa maladie, mettent en sommeil ‘‘le plan’’ qui sera définitivement enterré en 2005 par Dominique de Villepin sous Jacques Chirac.
ET MAINTENANT…
Les conséquences du Covid19, notamment le manque criard de masques ou de médicaments, comme le paracétamol par exemple, ont justifiées la volonté de souveraineté économique.
Sur ‘‘l’amical conseil’’ de François Bayrou, Emmanuel Macron décide de ressusciter l’idée de ‘‘Plan’’ pour relancer l’économie et nomme le Maire de Pau.
François Bayrou souhaitait que le Haut-commissariat au Plan soit rattaché à l’Élysée... Conformément à l'usage, il dépendra des services du Premier ministre, ce qui ne l’empêchera pas d’avoir des entretiens réguliers avec le Président de la République.
Cette nomination est d’autant plus justifiée que dès 2012, François Bayrou défendait la nomination d’un Haut-commissaire au Plan. Et ce 3 septembre, interrogé par Jean-Jacques Bourdin, de rappeler l’affirmation du Général de Gaulle : « Le plan c’est une ardente obligation ! »
Ce 21 août, François Bayrou esquissait sa mission dans les colonnes de La République des Pyrénées : « Ce qui est vital doit être protégé. Encore faut-il déterminer ce qui est vital et imposer aux décideurs et à l'opinion publique de se saisir des problèmes qui méritent une réponse à 10, 20 ou 30 ans et non pour 10, 20 ou 30 jours. »
Nous ne pouvons que souhaiter bon vent et réussite à François Bayrou et qu’il ait toujours en mémoire ce dicton latin : « A bove ante, ab asino retro, a stulto undique caveto » (Prends garde au bœuf par devant, à l'âne par derrière, à l'imbécile par tous les côtés).
Vildenay