VALERY GISCARD D'ESTAING (5/6 )

Publié le par VILDENAY

VALERY GISCARD D'ESTAING (5/6 )

Politique internationale et européenne

À son arrivée à la tête du pays, Valéry Giscard d'Estaing affiche sa volonté de prendre acte du processus de mondialisation et de conduire une diplomatie multipolaire. Dans un contexte de guerre froide, il multiplie les rencontres avec les chefs d'État étrangers et cherche à « dédramatiser » la situation internationale.

C'est sur son initiative que se tient la première réunion des cinq pays les plus industrialisés de la planète (États-Unis, Japon, France, Allemagne de l'Ouest, Royaume-Uni), au château de Rambouillet, du 15 au 17 novembre 1975. Ce ‘‘G5’’, qui devient ‘‘G6’’ puis ‘‘G7’’ avec la participation de l'Italie et du Canada, se réunira tous les ans afin que les chefs d'État puissent aborder les questions économiques et financières d'actualité.

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Tout en maintenant l'alliance de la France avec les États-Unis, notamment lors de la bataille de Kolwezi (Zaïre), Valéry Giscard d'Estaing maintient le dialogue avec l'URSS : il tarde à condamner l'invasion de l'Afghanistan et rencontre Léonid Brejnev en mai 1980 à Varsovie, alors que la plupart des dirigeants occidentaux cherchent à isoler le dirigeant soviétique. Néanmoins, le Président français est favorable à joindre le boycott des Jeux olympiques d'été de 1980 à Moscou, un enjeu qui divise la classe politique et les athlètes, mais laisse la décision au Comité olympique français (CNSOF), qui décide de la participation de la France, sous emblème neutre, sans drapeau ou hymne français.

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Communauté européenne

Pendant sa présidence, Valéry Giscard d’Estaing consacre une grande importance à la construction européenne. Après avoir défendu dans sa jeunesse l'idée d'États-Unis d'Europe, il s'affirme partisan d'une « troisième voie », entre une Europe supranationale et une Europe des États.

Il souhaite dans un premier temps approfondir les institutions communautaires. Avec le chancelier fédéral allemand Helmut Schmidt, il est à l'origine de la création du Conseil européen en décembre 1974, ce qui est vu comme le prolongement de l'action gaulliste, qui privilégiait la coopération entre les États à l'intégration communautaire.

En contrepartie, la France est pressée d'accepter l'élection du Parlement européen au suffrage universel direct, mesure prévue dans le traité de Rome, mais à laquelle s'étaient successivement opposés Charles de Gaulle et Georges Pompidou. Alors que les gaullistes se montrent réticents à la mesure et réclament pour certains une renégociation du traité de Rome, Valéry Giscard d'Estaing saisit le Conseil constitutionnel, qui estime qu'un tel mode d'élection du Parlement européen n'est pas contraire à la Constitution. La loi entérinant cette mesure est adoptée en juin 1977 et les premières élections européennes se tiennent au suffrage universel en 1979.

Avec le Chancelier Helmut Schmidt, Valéry Giscard d'Estaing resserre les liens entre la France et l'Allemagne : Georges Valance indique que leur coopération « donna notamment naissance au Système monétaire européen dont sortiront l’Union monétaire et l’euro ». En effet, en 1978, deux ans après la nouvelle sortie du franc du Serpent monétaire européen, est lancé le Système monétaire européen (SME), qui établit un système de taux de change ajustable entre les pays membres de la Communauté économique européenne. Valéry Giscard d'Estaing cherche ainsi à stabiliser et à renforcer le franc. L'unité de compte européenne ECU est créée l'année suivante, en 1979. Le président français s'implique également dans le lancement de projets industriels tels que l'Agence spatiale européenne.

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Afrique et Moyen-Orient

Comme le général de Gaulle et Georges Pompidou, il mène une politique jugée pro-arabe et peu favorable à Israël, notamment pour assurer les approvisionnements de la France en pétrole. Il soutient l'Organisation de libération de la Palestine (OLP), et refuse en 1975 de s'allier aux États-Unis contre l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

En octobre 1976, en visite officielle en Iran, pays alors en pleine expansion et qui apparaît comme le meilleur rempart aux ambitions soviétiques en Asie occidentale, Valéry Giscard d'Estaing souligne la « stabilité » apportée par cet État dans la région. À cette occasion, il conclut avec le Chah, Mohammad Reza Pahlavi, des contrats pour 30 milliards de francs.

Lors de l'exil accordé par la France à l'ayatollah Khomeini, Valéry Giscard d’Estaing fait savoir à celui-ci qu'il doit s'abstenir d'inciter à la violence en Iran. Khomeini ne s'exécutant pas, Valéry Giscard d'Estaing envisage de l'expulser vers l'Algérie, mais le Chah s'y oppose à juste titre.

Alors qu’il entretenait des relations fraternelles avec le Chah d’Iran, Giscard d’Estaing se plie au diktat Américain, lors d’une conférence à la Guadeloupe réunissant les États-Unis, l'Allemagne de l'Ouest et le Royaume-Uni en renonçant à apporter leur soutien au Chah, qui sera renversé au profit d'une dictature islamique sanglante qui persiste ces jours...

Valéry Giscard d'Estaing effectue en avril 1975 la première visite officielle d'un chef de l’État français sur le sol Algérien depuis l’indépendance de 1962…

Attaché à l'Afrique, Valéry Giscard d'Estaing lance plusieurs actions sur ce continent. L'action au Zaïre, qui ne fait traditionnellement pas partie de la zone d'influence française, marque la politique africaine du septennat : en mai 1978, Valéry Giscard d'Estaing déclenche l'opération ‘‘Léopard’’ en envoyant des troupes parachutistes du 2e REP à Kolwezi pour libérer les quelque 3.000 Européens pris en otage par des rebelles au gouvernement zaïrois. Le Président français prend cette décision après d'intenses négociations avec la Belgique et les États-Unis et alors que l'envoi de parachutistes sur un sol contrôlé par des rebelles est jugé périlleux. Les otages sont finalement libérés, les rebelles défaits.

(suite demain)

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