QUAND EN MILIEU SCOLAIRE LA VIOLENCE DEVIENT RÉCURRENTE DANS L'EURE ET AILLEURS...
Comme la presque totalité des maires dévoués de notre ‘‘douce France, cher pays de notre enfance’’, notre Ami Denis Szalkowski est confronté à la montée des violences dans son beau village de Saint-Éloi-de-Fourques, dans l’Eure.
La classe de CP-CE1 de l'école primaire de son village est régulièrement hors de contrôle par des violences et des insultes de quelques enfants.
Denis Szalkowski précise que « Récemment, un élève a été frappé violemment, laissant apparaître un énorme hématome… Un autre élève a été menacé par un coup de couteau à la cantine. Des institutrices sont régulièrement menacées physiquement et insultées… ».
Le problème remonte jusqu'à la Direction des services départementaux de l'Education nationale de l'Eure (DSDEN27)… Pour cette administration : « un élève pose souci, qui semblerait être psychologique… Si ce problème est reconnu, il devrait bénéficier d’un Accompagnant des élèves en situation de handicap (AESH)… ceci lors d’une rentrée à venir… »
Et Denis Szalkowski de préciser : « Ce n'est pas un élève, c'est au minimum trois… Comment un enfant présent depuis deux ans peut échapper à un suivi alors qu'il donne des coups, jette des objets, insulte... Il y a un problème notoire de prise en charge ».
Le Maire et les parents d'élèves sont atterrés devant l’incompétence des services de la DSDEN27… Ils prévoient de bloquer l'école le 12 mars pour alerter la direction académique…
Pour toute réponse la DSDEN27 précise : « Qu’il n’est pas certain que cela aidera l'élève » et Denis Szalkowski de répondre à juste titre : « Nous faisons ça pour permettre la prise en charge spécifique de cet élève et de veiller à la sécurité des enfants et de leurs institutrices ».
Nous publions ci-dessous la ‘‘lettre ouverte’’ adressée par le Maire de Saint-Éloi-de-Fourques à Monsieur Laurent Le Mercier, Inspecteur d’Académie de l’Eure.
la Petite Souris Normande
Monsieur Laurent Le Mercier (Inspecteur d'académie de l'Eure) a répondu par voie presse, là où nous l’attendions plutôt sur des propositions et des solutions.
Nous avons été reçus vendredi 19 février, à notre demande pour lui exposer la situation exacte qu’il ne semblait absolument pas connaître, autrement qu’à travers les papiers qui étaient posés devant sa conseillère présente à la réunion…
D’emblée de jeu, il nous a dit notre incompétence sur les questions scolaires. Il nous a demandé quelles étaient nos solutions. Et nous lui avons proposé un dédoublement temporaire de classe, reprenant la proposition que le corps enseignant nous avait faite le jeudi 18 février.
En gros, il nous a fait savoir par voie de presse interposée que tout était sous contrôle, que les dossiers étaient en cours de traitement pour un des enfants de la classe. Normal : ce dossier, après un rendez-vous avec la maman d’un des enfants, nous l’avons scannérisé et envoyé à la directrice remplaçante qui a pu ainsi le compléter.
Et il paraîtrait que le Maire que je suis mettrait de l’huile sur le feu. De l’huile sur le feu, c’est Monsieur Le Mercier qui est en train de la déverser sur les braises de la colère des parents. Pouvez-vous croire que des parents d’élèves obligés de prendre une journée sur leurs jours de congés envisagent de bloquer l’école où apprennent leurs enfants par gaieté de cœur ?
Croyez-vous un seul instant que nous ayons que çà à faire ?
Et puis, après avoir tenté vainement de faire croire que les parents et les élus étaient contre l’inclusion du handicap, il nous reproche maintenant de ne pas tenir la cantine où des menaces avec couteau ont été proférées contre des enfants par d’autres enfants…
Relativisons : ce ne sont là que les menaces d’enfants de CP-CE1. La cantine étant un service optionnel, la présidente du SIVOS EPBM, Madame Chantal Depré, a décidé d’exclure ces enfants de la cantine compte tenu des menaces, des insultes répétées (« sale pute », « salope », etc)…
Autrement dit, Monsieur Le Mercier, nous, élus, faisons notre travail et nous agissons au quotidien pour la sécurité des enfants.
Mais, au fait d’où viennent ces comportements menaçants et ces insultes ? Elles viennent de loin. Elles viennent de maternelle. Pourquoi l’institution que vous représentez est-elle donc totalement infoutue de signaler à l’action sociale -comme c’est son devoir - tous les faits de violence dont sont victimes les instituteurs, les institutrices et les enfants ?
Et vous nous reprochez de mettre de l’huile sur le feu, là où vos services n’exercent pas correctement la mission qui est la leur !
Il y a deux ans, vous nous aviez proposé un maître G sur notre regroupement, au CHSCT devant les syndicalistes présents. J’en ai eu témoignage. Il y avait le feu au lac. La directrice de l’école de Saint-Paul-de-Fourques venait de prendre un coup dans le bas ventre d’une rare violence de la part d’un enfant de CM1. Nous vous avions pourtant alerté de la situation, avec mon collègue Yves Ruel. Vous avez donc menti pour apaiser la colère légitime des enseignants qui n’en peuvent plus de ne pas être écoutés par leur hiérarchie. Leur métier est d’apprendre à lire, à écrire et à compter. Il n’est pas d’être éducateur social ou psychologue.
Concernant les problèmes que nous avons cette année dans cette classe de CP-CE1, pour en avoir discuté avec mes collègues, sachez qu’ils sont loin d’être isolés. Le buzz médiatique, dont nous nous serions volontiers passés si vous aviez daigné nous répondre en nous apportant des solutions, n’est pas un cas isolé. Mais, voilà, tout le monde se tait ! J’en ai discuté avec mon collègue maire de Calleville, Frédéric Scribot hier soir qui rencontre des difficultés du même type. Il m’a assuré de tout son soutien. D’autres élus m’ont confirmé les mêmes événements. Pareil chez eux. Je crois savoir qu’il y a eu d’autres cas lourds. Les langues se délient et c’est bien là votre problème. Cette réalité ne semble pas vous convenir. Alors, changeons la réalité.
En tant qu’élu, j’ai donc le devoir tout d’abord de soutenir nos enseignants, les parents et les enfants surtout. Nous consacrons un tiers de nos budget de fonctionnement à nos écoles. En tant qu’élu, j’ai aussi le devoir de dire que les moyens pour faire face à tous ces problèmes récurrents sont totalement insuffisants !!!
Alors, de votre carrière, Monsieur Le Mercier, sachez que nous n’avons rien à faire. Je pense tout de même que vous vous honoriez à reconnaître qu’il y a un vrai problème et surtout à y trouver des réponses extrêmement urgentes. Pour rappel, vous êtes un fonctionnaire au service de notre République, au service des parents et des enfants de notre pays. Votre rôle est de nous apporter des solutions. Je reste disponible pour que nous puissions ensemble éteindre les raisons à cette colère légitime.