EMMANUEL MACRON AU RWANDA : UN VOYAGE HISTORIQUE !

Publié le par VILDENAY

EMMANUEL MACRON AU RWANDA : UN VOYAGE HISTORIQUE !

Il me faut revenir sur le déplacement du Président Macron au Rwanda.

A juste titre, le Président français s’est gardé de parler de repentance, mais a solennellement reconnu « les responsabilités de la France face au génocide de 1994 et à ses 800.000 morts et sa dette envers les victimes après tant de silences passés ».

Emmanuel Macron a calqué son discours en se référant aux conclusions du rapport de 1.000 pages remis au mois de mars par une commission d’historiens présidée par Vincent Duclert. Un rapport salué pour sa qualité, cette recherche historique exonérant la France de toute complicité dans le génocide, mais constatant qu’elle portait néanmoins par son soutien au régime des génocidaires des « responsabilités lourdes et accablantes ».

Son émouvant discours commence par évoquer l’horreur du génocide et relève qu’une telle tragédie ne tombe pas de nulle part, mais « vient de loin, se prépare… méthodiquement ».

C’est, pour le Président, rappeler que la France, sous Mitterrand, « en s’engageant dès 1990 dans un conflit dans lequel elle n’avait aucune antériorité, n’a pas su entendre la voix de ceux qui l’avaient mise en garde ».

Et de préciser que « Les tueurs n’avaient pas le visage de la France, elle n’a pas été complice, le sang qui a coulé n’a pas déshonoré ses armes ni la main des soldats ».

Le Président Macron de fustiger, sans le nommer, le gouvernement français d’Edouard Balladur et « sa responsabilité politique : la France a un devoir : celui de regarder l’histoire en face et de reconnaître la part de souffrance qu’elle a infligée au peuple Rwandais en faisant trop longtemps prévaloir le silence sur l’examen de la vérité. Pensant faire obstacle à une guerre civile, elle restait de faite aux côtés d’un régime génocidaire et endossait alors une responsabilité accablante dans un engrenage qui a abouti au pire ».

Et de confirmer par « un geste sans contrepartie, une dette envers les victimes : en me tenant avec humilité et respect à vos côtes, ce jour, je viens reconnaître nos responsabilités… Seuls ceux qui ont traversé la nuit peuvent, peut-être, pardonner. Nous faire le don, alors, de nous pardonner »

Emmanuel Macron de conclure en répétant trois fois le mot « ndibuka » : « je me souviens » en Kinyarwanda.

Le Président Rwandais Paul Kagame salua « l’immense courage du Président Français et la portée de son discours : ses paroles avaient plus de valeur que des excuses. Elles étaient la vérité ».

Voilà 27 ans que les relations entre les deux pays étaient marquées par l’amertume et l’incompréhension. Un discours de quatorze minutes aura su changer les choses et permis le retour d’un nouvel ambassadeur.

QUAE SUNT CAESARIS CAESARI !

 

Vildenay

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