NON AUX GRÈVES SCOLAIRES POUR LE CLIMAT ! (2/7)

Publié le par Guillermo GM

NON AUX GRÈVES SCOLAIRES POUR LE CLIMAT ! (2/7)

2. Une méconnaissance abyssale en science, climat et énergie

Alors que l’hystérie climatique s’amplifie d’année en année, les connaissances climatiques des jeunes sont profondément lacunaires et régressent de manière vertigineuse.

C’est ce qu’a démontré une étude réalisée en octobre 2019 par l’Appel pour une école démocratique (APED), une asbl de droit belge. Il s’agit d’une étude sérieuse « 67 écoles francophones et 75 néerlandophones ont accepté de faire participer tout ou partie de leurs élèves du dernier degré d’enseignement secondaire à l’enquête.

Entre le 23 avril et le 10 mai, 3.259 élèves se sont connectés en ligne au formulaire protégé par un mot de passe et ont répondu, sous la surveillance de leur professeur, à une cinquantaine de questions et sous-questions. Ils disposaient d’une période de cours entière pour compléter l’enquête.

L’échantillon d’élèves ainsi constitué offre une très bonne représentativité : 46% de Francophones et 54% de Flamands, 51% de filles et 49% de garçons, 39% d’élèves de l’enseignement de transition (général ou technique), 31% de l’enseignement professionnel et 30% du technique de qualification » [6].

S’il fallait retenir qu’une seule question de cette étude parmi une vingtaine posées relatives à la science, au climat et à l’énergie, c’est celle-ci :

• « Par quel mécanisme principal le CO2 produit par l’activité humaine cause-t-il un réchauffement climatique ? »

La proportion d’élèves ayant répondu par la « bonne » réponse « Le CO2 empêche le rayonnement infra-rouge émis par la Terre d’être évacué vers l’espace » est seulement de… 13%.

Seuls 13% des élèves comprennent donc fondamentalement l’effet de serre. C’est tout simplement catastrophique.

De plus, il est important de noter que ce nombre est très relatif, puisque le questionnaire est à choix multiples. Ainsi :

  • Combien d’élèves auraient répondu correctement avec leurs propres mots ?
  • Combien auraient confondu l’effet de serre atmosphérique radiatif avec le réel effet de serre convectif d’une serre de jardin ?
  • Combien auraient confondu l’effet de serre avec le trou de la couche d’ozone comme ce professeur d’école incitant ses élèves à aller manifester (ici) ?
  • La « bonne » réponse est fort vague, avouons-le. Ainsi, combien parmi ces 13 % ont compris avec raison que le CO2 empêche partiellement (et non totalement) l’évacuation du rayonnement IR émis par la Terre ? Combien parmi ces 13 % ont compris que le CO2 émet à son tour un rayonnement vers la Terre ?
  • Et s’il fallait expliquer l’effet de serre de manière plus approfondie :
  • Combien auraient confondu réflexion et absorption-réémision du rayonnement IR par les gaz à effet de serre ?
  • Combien auraient déterminé la vapeur d’eau comme principal gaz à effet de serre, bien loin devant le CO2 ?
  • Combien auraient précisé que l’effet de serre ne réchauffe pas la planète au sens strict, mais limite son refroidissement ?

On peut sérieusement douter de leur nombre.

Pour conclure sur l’effet de serre, notons enfin que ce phénomène lui-même est sujet à caution puisqu’il est incompatible avec les principes de base de la spectroscopie d’absorption et d’émission (voir ici).

Voici en outre quelques autres lacunes inquiétantes provenant de la même étude, parmi une dizaine d’autres :

  • Un élève sur deux confond effet de serre et trou de la couche d’ozone ;
  • 62 % des élèves confondent réchauffement climatique et pollution ;
  • 62 % des élèves croient erronément qu’une centrale nucléaire émet beaucoup de CO2 ;
  • 78 % des élèves pensent à tort que la fonte de la banquise fait monter le niveau des mers;
  • Un élève sur quatre imagine même que les ondes électromagnétiques des GSM, de la TV ou du WiFi produiraient du CO2 (!) ;
  • Un élève sur deux ne sait pas lire un graphique.

Cette ignorance (démontrée en vidéo notamment ici) ne se limite pas qu’aux aspects scientifiques, mais également aux réels objectifs pour « lutter » contre le réchauffement climatique.

Cela est corroboré par le témoignage d’un enseignant-papa qui s’est interrogé à propos de cette prise de conscience des objectifs des manifestants, témoignage recueilli par l’Union Francophone des Associations de Parents de l’Enseignement Catholique (UFAPEC), une autre asbl belge : « Les marcheurs ne comprennent pas ce que représentent concrètement les objectifs du GIEC. On voit des politiciens de tous bords participer aux marches, sans qu’une seule fois on évoque concrètement comment atteindre les fameux objectifs du GIEC. Ici on ne parle pas de petits gestes, si on veut réellement que la température ne dépasse pas 1,5°C, comme le préconise le GIEC, il faut prendre des mesures drastiques, et elles sont tout simplement inacceptables pour la majorité des citoyens. » [7].

En conclusion, les jeunes marcheurs pour le climat, bien que plein de bonne volonté, marchent surtout à leur inculture scientifique.

(Suite demain)

Guillermo GM,

Étudiant en physique à l’Université Catholique de Louvain

 [6] HIRTT Nico, « École, savoirs, climat : Enquête sur les connaissances et la conscientisation des élèves de fin d’enseignement secondaire, à propos du dérèglement climatique» sur https://www.skolo.org/CM/wp-content/uploads/2019/10/Ecole-savoirs-climat-Aped-2019.pdf, consulté le mardi 24/08/2021 à 16h27.

 [7] Entretien avec un enseignant-papa récolté le 20 mars 2019, dans LORIERS Bénédicte, « Les marches des jeunes pour le climat, un apprentissage citoyen ? », sur https://www.ufapec.be/files/files/analyses/2019/0719-marches-climat.pdf, consulté le mardi 24/08/2021 à 16h50.

Publié dans ÉCOLOGIE RESPONSABLE

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article