LE CÉLÈBRE FABRICANT DE CHARIOTS CADDIE REPRIS PAR LE GROUPE COCHEZ

Le nom de Caddie, le caractère unique de l’usine alsacienne et les compétences de ses salariés ont convaincu Pascal Cochez, le PDG du groupe homonyme, de rejoindre le projet initialement développé par Stéphane Dedieu.

À l’issue d’une audience à huis clos de plus de deux heures ce 22 mars, la chambre commerciale du tribunal judiciaire de Saverne (Bas-Rhin) a accepté l’offre de reprise présentée par l’industriel nordiste.

Placé en redressement judiciaire début janvier, Caddie va prendre un nouveau départ. « C’est un très grand soulagement », a réagi Stéphane Dedieu, le président sortant de l’entreprise alsacienne, qui restera actionnaire minoritaire et qui s'est dévoué corps et âme pour sauver cette belle entreprise.

L’offre permet la reprise du site de production de Caddie situé à Dettwiller (Bas-Rhin). « Ce n’est pas une opération financière. Ce qui me motive, c’est la sauvegarde d’un patrimoine industriel qui était en voie de disparition », a déclaré Pascal Cochez, désireux de « lancer une reconquête commerciale » pour les chariots Caddie.

Le groupe Cochez, spécialisé dans le transport et les services industriels, est basé à Valenciennes et compte 330 employés au total. Il a notamment repris en 2019 les entreprises ‘‘Desseilles’’ et ‘‘Noyon’’, fleurons de l’industrie de la dentelle à Calais.

Nom déposé en 1959 par Raymond Joseph, "Caddie", dont les origines alsaciennes remontent à 1928 avec des produits en fil de fer, a connu son heure de gloire avec l’essor de la société de consommation, indissociable du chariot métallique pour les grandes surfaces.

Le groupe Cochez vient de détenir 66% de Caddie. Au total, environ un million d’euros sont apportés par les nouveaux actionnaires, mais cette reprise est aussi rendue possible par des fonds publics, avec des prêts remboursables annoncés par l’État et la région Grand Est, à hauteur de près de 900.000 euros.

Pascal Cochez, qui doit mettre en place un nouveau directeur général, compte sur deux leviers principaux : une revalorisation des prix de vente, devant tenir compte de la hausse des matières premières, et des gains de productivité. Il vise un premier chiffre d’affaires annuel de 17 millions d’euros, contre douze millions sur le dernier exercice. Et Pascal Cochez de souligner : « Nous allons relocaliser les productions pouvant l’être, comme celles des chariots destinés à l’hôtellerie, aujourd’hui fabriquées en Italie, et diminuer le nombre de références pour nous concentrer sur celles affichant le plus de demandes… Nous avons aussi besoin d’un expert en contrôle de gestion, qui maîtrise les prix de revient. C’est sur ce point que péchait principalement l’entreprise. Il faudra aussi qu’il soit un expert du management, eu égard à ce que les salariés ont vécu ces derniers mois » a précisé le repreneur.

Monsieur Joseph, comme l’appelaient le personnel et les clients du fondateur de Caddie, du haut de son nuage a certainement veillé au sauvetage de cette belle entreprise et de son personnel qualifié et dévoué.

Une mention particulière pour Corinne Strohm, qui auprès de son directeur et avec sa discrétion coutumière, s'est démenée et a fait agir ses relations commerciales pour que Vive Caddie.

 

Vildenay