LIBRE PENSÉE OU PENSER LIBREMENT PAR GABRIEL RASPAIL : ON EST TOUJOURS SERVI SUIVANT SES MÉRITES.
Cher collaborateur,
Tu me demandes une augmentation de salaire, mais je dois te dire que j'ai été touché par la grâce. J'ai vu, j'ai entendu Notre Dame d'Aubry, Saint François de Hollande et frère Arnaud (tu sais le convers de service). J'ai compris que l'argent est répugnant, abject, repoussant et je me suis arrangé pour ne pas en gagner cette année.
L'année prochaine je ferai même des pertes. Alors ta demande d'augmentation tu peux t'asseoir dessus, de même pour celles des années à venir (je dirais même que tu peux te les foutre au c...lasseur).
Comme toute ma vie, j'ai travaillé 60 heures par semaine pour faire vivre des clampins incompétents, fainéants et profiteurs (un peu comme toi, vois-tu ?), et que maintenant mon entreprise ne va plus rien valoir, car tu vois avec les meilleurs intentions sociales, altruistes etc... une entreprise qui ne gagne pas d'argent ne vaut rien, et vu mon âge, je vais mettre la clef sous la porte et me reposer.
Mon pauvre tu n'a plus de travail et vues tes compétences et ton courage tu n'es pas prêt d'en retrouver. Ça m'ennuie un peu ! Comme je t'aime bien, je te conseille d'émigrer en Chine. Là tu trouveras du travail, pour l'argent je ne peux rien te garantir.
Je vois que tu n'es pas emballé. Je te conseille, alors d'émigrer en Algérie, cela fait cinquante ans qu'ils ont viré ces salauds de pieds-noirs (j'en fais partie et je n'oublie rien) et depuis on n'y parle plus de travail... ni d'argent du reste…
Maintenant, moi qui n'ai jamais rien demandé aux autres. Quand j'ai été sans travail (ça m'est arrivé !) je n'ai même pas fait appel aux Assedic. Quel con j'étais ! Moi qui me suis toujours soigné à minimum pour ne pas creuser le gouffre de la sécurité sociale. Quel con j'étais ! Moi qui n'ai jamais cherché un quelconque avantage ou fait la moindre petite fraude. Quel con j'étais ! Je vais devenir un parfait assisté ! A moi les subventions, le RSA, la CMU et le reste... !
Je vais te quitter là car il faut que j'aille lire au bord du ruisseau (un livre intéressant « Comment les chinois travailleurs ont baisé ces fainéants de français » - c'est marqué « science fiction » mais je n'en suis pas si sûr, vois-tu ?). J'y retrouverai peut-être mon ami Nicolas que vous avez viré au printemps. Il est instruit et plaisant. On se mare bien en pensant à tous ces cons qui se débattent dans la merde et qui gueulent, qui braillent comme c'est pas possible.
Le bon patron, y en a plus !... le bon président, y en a plus !... Le temps des c ...imbéciles, des incompétents, des démagos-caviar, des arnaqueurs-profiteurs est venu. On est toujours servi suivant ses mérites.
Chaos (c'est le cas de le dire), amuse toi bien !
Ton cher patron.