PROCHAIN OBJECTIF DES ÉCOLOGISTES : LA FAMINE

Publié le par Drieu Godefridi

PROCHAIN OBJECTIF DES ÉCOLOGISTES : LA FAMINE
Ayant détruit l’indépendance énergétique européenne, les écologistes se concentrent à présent sur leur prochain objectif : la destruction de votre supermarché.

C’est le programmeFarm to Fork(FTF) de la Commission européenne, sous la férule du Commissaire Frans Timmermans, qui est à la modération ce qu’Attila-le-Hun était au respect des frontières.

Génies de la communication politique à l’usage des simples et des bourgeoises bien nourries, les écologistes ont nimbé leur nouveau Plan d’objectifs enchanteurs : réduire la chimie dans l’agriculture, limiter les émissions de CO2, favoriser le ‘local’ contre les horribles multinationales agro-alimentaires (dont la seule appellation suscite la colère des chaumières à toilettes sèches).

En réalité, le programme FTF prend le contrepied exact de ce qu’on appelait en Inde, dans les années 1960, la Révolution verte’. En améliorant les semences, par la mise en œuvre d’engrais ‘intelligents’ et de pesticides sélectifs, les Indiens ont augmenté leur production agricole. Ce faisant, l’Inde a sorti des centaines de millions d’enfants, de femmes et d’hommes de la famine dans laquelle ils croupissaient. Le vrai est que la Révolution verte a scindé l’histoire de l’Inde : famines avant, plus aucune famine depuis. Pas la moindre. Bêtement, les Indiens semblent considérer que l’absence de famine est préférable au spectacle d’enfants qui meurent — littéralement — la bouche ouverte dans la rue.

Plus généralement, l’agriculture moderne a réduit le pourcentage de nos frères humains qui souffrent de la faim à son plus faible niveau historique — dans le même temps que nous n’avons jamais été aussi nombreux, démentant superbement les sombres pronostics des malthusiens de tous les partis et crédos idéologiques (je renvoie aux chiffres des Nations unies que j’analyse dans L’Ecologisme, nouveau totalitarisme ?, Texquis, 2019).

Le programme FTF visionnaire de la Commission européenne nous propose, terme à terme, le voyage inverse à la Révolution verte : imposer d’autorité 25% d’agriculture ‘biologique’ — ie, à l’ancienne, avec des rendements dérisoires, toujours à la merci de la voracité des insectes et autres vermines — réduire de 50% les pesticides et antibiotiques dans l’élevage, réduire de 20% les engrais ‘chimiques’, imposer d’autorité la mise en jachère de 10% de toutes les terres agricoles. Avec les écologistes, ce qui commence par une incitation sympa — ‘tiens, je vais acheter des œufs bio !’ — termine toujours par une schlague en travers du visage.

Les accents de ce Plan ultra-autoritaire constellé de menaces et sanctions sont nettement soviétiques, me direz-vous. Oui et non. Oui sur la méthode, qui est purement ‘top-down’, arbitraire et tyrannique. Pas du tout sur le fond, car les Soviétiques n’ont jamais visé qu’à augmenter leur production agricole, là où les écologistes visent à la détruire. Énième illustration du caractère trompeur de l’image de la pastèque — verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur — dont on se sert souvent pour désigner la réalité idéologique écologiste. Le marxisme voulait l’abondance ; l’écologisme n’a jamais promis que la misère (en chantant).

L’agriculture européenne n’étant pas un détail dans le monde, le Ministère fédéral américain de l’agriculture s’est évertué à chiffrer les conséquences concrètes — par-delà les aimables slogans écologistes à l’usage des gogos — de ‘Farm to Fork’, alias le Moyen Âge dans vos assiettes. Elles sont simples, directes, et même arithmétiques : si le Plan européen FTF est mis en œuvre, la production agricole européenne s’affaissera —12%, les prix vont exploser +17%, le CA des agriculteurs va chuter —16%, enfin les exportations agricoles de l’UE vont s’effondrer : —20% ! Un cinquième des exportations agricoles européennes serait ainsi vaporisé par pure idéologie. Une étude de l’UE — mais pourquoi diable l’UE tiendrait-elle compte de ses études ? — indique que les émissions de CO2 qui seront réduites en Europe par la destruction de pans entiers de l’agriculture seront essentiellement transférées vers d’autres pays et continents, selon le mécanisme du refoulement bien connu des psychiatres.

Ainsi le parallélisme entre l’écologisme alimentaire et l’écologisme énergétique est-il parfait : la sécurité d’approvisionnement est détruite, la souveraineté alimentaire n’existe plus, la dépendance à l’étranger ­— son bon vouloir, son invasion de l’Ukraine — devient totale, les émissions de CO2 ne sont en rien réduites, seulement déplacées. Au final, ce seront les citoyens européens, à commencer par les plus fragiles, qui souffriront dans leur chair — littéralement — la réalisation de la férocité écologiste.

Selon l’étude fédérale américaine, si le monde s’inspirait du programme FTF, pas moins de 185 millions de nos frères humains seront précipités dans la précarité alimentaire par le nouveau fanatisme écologiste, celui qui plonge sa fourchette dans votre assiette pour en écarter furieusement tout ce qui disconvient à ses pulsions mortifères.

Le révélateur ultime des fanatismes, ce sont les situations de crise — les vraies crises, non celles qui sont fabriquées de toutes pièces par des idéologues fous. L’Ukraine aux terres si fertiles reste l’un des plus beaux greniers non seulement de l’Europe, mais du monde. Ainsi l’Ukraine produit-elle pas moins de 20% du blé consommé en Union européenne, et 13% des oléagineux (entre autres). Il est trop tôt pour déterminer la part de cette production qui sera détruite par l’invasion russe.

Ce qui est certain, en revanche, est que la combinaison de ‘Farm to Fork’ et de la guerre en Ukraine, si rien n’est fait pour arrêter la politique criminelle du Gosplan européen, condamne l’Europe à renouer avec les pages sordides et poisseuses d’une histoire qu’on croyait révolue : la faim.

© Drieu Godefridi  

Avec l’aimable autorisation de Dreuz.info. 

Drieu Godefridi, né en 1972, est un auteur libéral belge, fondateur de l'Institut Hayek à Bruxelles.

Titulaire de masters en droit et philosophie et d'un DEA en droit fiscal, Drieu Godefridi est docteur en philosophie (Sorbonne) et venture capitalist, conceptualisant et finançant des entreprises en Europe.

En 2006, il tient pendant quelques semaines une chronique dans le journal de gauche ‘‘Le Journal du mardi’’. Sa chronique s'arrête quand le journal le somme d'aménager sa sixième chronique, qui s'en prend aux vaches sacrées de la gauche et compare Fidel Castro et Augusto Pinochet. Il refuse et quitte alors le journal.

C'est également un intervenant régulier dans les médias sur la thématique du réchauffement climatique.

Libéral classique, il est très critique de ce qu'il dénomme « l'utopie libertarienne »]. Il juge que : « la prétention à dériver la totalité du droit, de la morale, pourquoi pas de la politique étrangère ? du seul axiome de non-agression est de la naïveté » de la part des libertariens.

Il a quitté la présidence de l'Institut Hayek en 2007, pour se consacrer à sa thèse de philosophie, soutenue avec succès.

Drieu Godefridi a publié des ouvrages sur le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (GIEC), l'augmentation de la réalité par l'adjonction de continents virtuels, le droit public belge, la réussite d'études supérieures et la théorie du genre.

Publié dans ÉCOLOGIE RESPONSABLE

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