PAR IDÉOLOGIE, CERTAINS MÉDIAS FERMENT LES YEUX SUR LES VICTIMES DE L’ISLAMISME
De la guerre en Ukraine aux conséquences de l’immigration illégale, l’avocat dénonce un espace politico-médiatique qui refuse de voir certaines réalités par principe idéologique.
Au moment de mettre un terme provisoire à mes chroniques hebdomadaires pour cause de vacances estivales, je souhaiterais m’essayer une dernière fois à tenter de donner quelque sens à l’insensé.
Mon lecteur sait bien que je questionne la santé mentale de la psychologie collective contemporaine. Non que je n’aie jamais considéré l’univers mental humain comme rationnel mais que je discerne une fuite en avant vers la déraison pour des causes diverses que j’ai tenté de mettre en ordre dans mes Névroses Médiatiques: comment le monde est devenu une foule déchaînée (Plon) avec l’aide des analyses de Freud et de Le Bon.
Mes réflexions de fin de saison porteront sur deux séries de comportements politico-médiatiques massifs que je considère apparemment dénués de sens mais auxquels je tenterai de donner non un sens rationnel mais une explication idéologique sensée.
Ma première interrogation perplexe porte sur la vision collective du conflit ukrainien. Plus exactement, je ne laisse pas de me questionner sur les raisons, à mon sens très déraisonnables, qui pourraient expliquer que les mêmes qui font montre d’une hypermnésie historique parfois sélective pour continuer de donner à une partie de la droite française la couleur sépia du pétainisme, regardent le bataillon Azov avec une éclatante admiration quand bien même certains de ses membres arborent au présent des insignes paranazis inquiétants. Cette différence de traitement insensée dans l’espace, follement anachronique dans le temps, ne peut trouver son sens explicatif que parce que l’occident en général, la France en particulier et spécialement la France patriotique, continue d’inspirer à la gauche française un esprit critique acéré jusqu’à la déraison aiguë.
J’ai un peu honte de devoir préciser que la réflexion qui précède n’a rien à voir avec un jugement sur l’initiative armée de la Russie poutinienne en Ukraine qu’il est difficile de regarder autrement que comme une agression impardonnable contre un État souverain.
J’en profite pour constater que ces mêmes ont davantage de compassion guerrière pour les frontières envahies de l’Ukraine que lorsqu’un État-nation occidental comme la France voit ses frontières violées quotidiennement. Comme si le noble patriotisme guerrier de l’Autre revêtait soudainement le masque repoussant du nationalisme belliqueux lorsque se trouve dessous un visage d’Occident et particulièrement une figure française.
D’autre part, j’ai habitué mon lecteur à ma perplexité pour cette manière dont la presse convenue dissimule les informations qui la dérangent. J’ai appelé ’’autorités d’occultation’’ ce pouvoir médiatique de cacher tel fait majeur au profit d’un autre plus mineur mais idéologiquement plus arrangeant.
Quel point commun entre sept cents catholiques assassinés au Nigeria ces trois derniers mois, dix personnes, toutes blanches et de tous âges, tuées par un syrien l’an dernier à Boulder (Colorado), un médecin militaire assassiné ’’au nom de Dieu’’ à Marseille devant l’école catholique de ses enfants et de nombreux Français qui ces dernières semaines ont été assassinés ou blessés dans les rues de France, presque quotidiennement, qui par des Érythréens, qui par des Tunisiens, qui par des Afghans, qui par d’autres encore, tous ou presque démunis de papiers ?
Un silence médiatique mortel, rompu seulement par des réseaux sociaux qui ont permis aux victimes de ne pas être entièrement enfouies dedans la terre indifférente. Réseaux qui ont permis ensuite à certaines chaînes d’information – ou au Figaro de remettre les victimes, avec ce temps de retard qui empêche le chaud de l’émotion populaire, sous la froide lumière.
Réseaux tant conspués par les autorités d’occultation, dépitées, que je les ai baptisés par dérision reconnaissante ’’fâcheuse sphère’’. Mais il existe un autre point commun entre les différentes personnes enterrées délibérément sous un linceul d’oubli. Toutes ont été victimes de bourreaux médiatiquement protégés. Par crainte idéologique de donner quelque avantage à l’adversaire de l’islam radical ou de l’immigration islamique massive et illégale. Dès lors toute compassion naturelle due aux victimes innocentes est obérée par cette passion idéologique occultante.
Quand le cœur humain est empêché de battre par des réflexes professionnels pavloviens. Voilà le sens que l’on peut donner à ce comportement insensé. Nous vivons une époque assez déraisonnable.
Gilles-William Goldnadel
Avec l’aimable autorisation de Dreuz.info
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Il publie ce mois-ci Manuel de résistance au fascisme d’extrême-gauche (Nouvelles éditions de Passy).
Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare «hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique» (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un «nouvel antisémitisme» d’une certaine partie de la gauche.
Publications : Le Blognadel (2009) aux Editions de Passy Conversation sur les sujets qui fâchent avec Alexandre Adler (2008) chez Jean-Claude Gawsewitch Les Martyrocrates (2004) chez Plon Le Nouveau Bréviaire de la haine (2001) chez Ramsay Une idée certaine de la France (1998) France-Empire.