CELA FAIT PLUSIEURS MOIS QUE JE SUIS DANS LE ROUGE. C’EST DUR A VIVRE !
J’ai hésité à vous partager cette histoire car elle m’a bouleversé : La seule femme que vous voyez sur la photo, c’est Hélène Pauly (5). Une salariée française investie comme notre pays en connaît tant. Elle “était” responsable administratif du Château du Pic, un domaine passé sous pavillon chinois depuis 2012.
Au début, la situation était correcte. Puis les finances ont commencé à fondre, à cause d’un manque de gestion de la part des propriétaires. Les vignes se sont dégradées, faute de main d'œuvre. Le château, lui aussi, n’était plus assez entretenu.
Autrement dit, la VIE s’est peu à peu arrêtée !
En Février, Hélène Pauly ne reçoit pas sa fiche de paie. Les mois d’après non plus, au point que sa situation devient dramatique. « Cela fait plusieurs mois que je suis dans le rouge, je suis au taquet… Je vis à découvert. C’est dur à vivre ».
Elle décide de porter plainte avec deux collègues. A la veille des prud’hommes, ils reçoivent une lettre de licenciement, en mandarin, par mail. Hélène Pauly raconte ce que dit la lettre : "Nous avons des difficultés économiques, nous allons réduire nos charges, donc nous avons décidé de licencier les trois salariés en question.” Ils nomment directement les trois plaignants. En laissant trois jours pour faire une proposition raisonnable et arriver à une rupture à l’amiable.
Hélène Pauly continue : "Ils n’ont même pas pris la peine de faire un véritable licenciement. On n’a pas eu d’entretien préalable, rien. Ils ne gèrent rien”.
Ne trouvez-vous pas cela scandaleux ?
Et Hélène Pauly n’est malheureusement pas un cas isolé :
-Au Château Tour Saint-Pierre, à Saint-Émilion (Gironde), même son de cloche : le patron n’a pas non plus donné signe de vie depuis trois ans et les employés accusent eux aussi de nombreux retards de paie.
-Au Château Loudenne, au coeur du Médoc, le domaine acheté par Kweichow Moutai est en redressement judiciaire.
Résultat : plusieurs professionnels du secteur pointent du doigt un manque d’expérience dans le vin.
« Certains voulaient se faire plaisir et investir dans des métiers où ils n’étaient pas compétents, estime le commissaire général de "Bordeaux fête le vin". Ils se sont plantés ».
Cessons d’être “gentils”, soyons fermes, il est temps de mettre fin à ce drame social et au massacre de nos terroirs. Le gouvernement doit prendre de toute urgence des mesures de réglementations strictes.
Oui, il faut agir vite ! Car perdre des emplois, c’est grave !
Mais ce n’est pas le pire. Lisez-bien cela : Dans l’Entre-deux-Mers, en 10 ans, ce ne sont pas moins de 150 domaines qui sont passés sous la coupe de riches investisseurs venus de Chine.
Un véritable ASSAUT, comme le titre le journal La Dépêche en Mai 2022 (2) :
La Chine part à l’assaut de notre vignoble !
Par exemple (3) :
° Huiyuan est une multinationale qui a racheté 6 domaines en toute discrétion en l’espace de 3 ans ;
° Peter Kwok est un milliardaire hongkongais qui a racheté le château Haut Brisson à Saint Emilion ;
° Ou encore Jack Ma, le fondateur de l’Amazon chinois Alibaba. Il a acheté le célèbre Château de Sours en AOC, domaine qui produit du vin depuis le 14ème siècle, mais aussi le Château de Pérenne et de Guerry.
Ces multinationales et milliardaires profitent des failles du système (4) pour “se servir” sur notre territoire, sans réaction du gouvernement.
Paul Fabre, directeur de l’Interprofession des vins du sud-ouest (IVSO), auprès de La Dépêche du Midi parle même “d’une accaparation de terres viticoles de la part des investisseurs chinois”.
Encore une fois, je ne stigmatise pas les chinois, mais les gros sous, le “big business” et le manque de réglementation. Je trouve ça TERRIBLE que notre patrimoine passe aux mains d’une poignée de milliardaires et de multinationales. Car en plus de s’accaparer nos terres, ils sont en train d’effacer NOTRE histoire.
A ce propos : Je viens de lire une nouvelle qui me FEND le cœur !
Des investisseurs chinois ont changé le nom de vignobles prestigieux du Bordelais. Sans aucune réaction de nos décideurs.
Si cela continue, nous pouvons dire adieu aux Château Margaux, Château Pichon-Longueville ou encore Château Cheval Blanc.
Car maintenant, c’est Château Lapin Impérial, de l’Antilope Tibétaine ou encore du Lapin d’Or.
Je trouve cela absolument CHOQUANT ! Attention, pas de racisme là-dedans. Ce qui m’insupporte, c’est l’inaction de nos décideurs pour préserver notre patrimoine viticole. Car : « C’est une partie de notre histoire qui s’efface » fustige l’écrivain Philippe Sollers.
Dans une lettre ouverte au Maire de Bordeaux, voici ce qu’il écrit : « Je ne suis pas excessivement curieux de connaître la vie de ces animaux, n’ayant jamais rencontré, dans mon enfance à Bordeaux, le moindre lapin impérial ni la moindre antilope tibétaine. N’y a-t-il aucun moyen de réattribuer ce vin à sa source légitime, fixée par les siècles ? », questionne l’écrivain. (1)
Oui monsieur Sollers, vous avez raison ! Il ne faut pas laisser notre histoire pluri-centenaire s’effacer sans réagir !
Les mots ont leur importance. Car en plus de s’accaparer nos terres, ils sont en train d’effacer NOTRE histoire. Nous devons de toute urgence dire STOP à ce pillage symbolique de notre histoire et de notre terroir viticole ! Car si nous ne faisons rien, que va t’il se passer dans 5 ans, 10 ans, 30 ans ?
Les riches étrangers en posséderont 5%, 10% ou même davantage.
Respecteront-ils nos normes environnementales ? notre culture ? nos traditions ?
On voit déjà bien que NON, s’ils renomment nos domaines, détruisent des exploitations et licencient des salariés !
Voilà pourquoi nous devons stopper cet assaut au plus vite en demandant des régulations au gouvernement !
Oui, madame, monsieur, il faut agir. Car sinon, nos enfants vivront sur un territoire qui ne leur appartient plus, au patrimoine détruit, où ils seront “virés” sans vergogne.
En plus, ils seront pauvres. Et pourquoi vendons-nous notre “poule aux œufs d’or” ?
Selon les statistiques officielles, la France produisait 17% du vin mondial en 2015 (6). Mais il y a plus important : Les ventes de vin et de spiritueux ont rapporté 10,4 milliards d’euros en 2015, soit ‘‘l’équivalent de la vente de 126 Airbus’’ selon la Fédération des exportateurs de vin et spiritueux (FEVS).
Tout ça, cela crée des emplois sur notre territoire !
Le secteur rassemblerait jusqu’à 558.000 emplois ‘‘de la vigne et du vin’’ (viticulteur, négociant, caviste, fabricant de bouteilles, sommelier, etc.). Alors, la question que je me pose, au moment où les crises s’abattent sur nous : Pourquoi vendons-nous notre poule aux œufs d’or à de riches étrangers ?!!!
Vraiment, c’est incompréhensible. C’est pourquoi je vous demande de signer notre grande pétition nationale pour dire STOP au pillage de notre patrimoine viticole. C’est un enjeu historique, social et économique !
Le gouvernement doit réagir et VITE, pour stopper ces dérives tant qu’il en est encore temps.
Si vous êtes un amoureux du bon vin, de notre terroir, de notre pays, s’il vous plaît,
signez la pétition
Merci de votre soutien.
Guillaume Chopin
Sources :
- http://www.philippesollers.net/lettre-ouverte-a-alain-juppe.html
- https://www.ladepeche.fr/2022/05/14/vin-francais-menace-sur-leldorado-chinois-10295480.php
3. https://lepetitjournal.com/shanghai/vins-bordeaux-chine-investisseurs-domaines-chateaux