ET DEVANT NOUS IL Y A UN MUR !
Lancés à grande vitesse sur l’autoroute du progrès, devant nous il y a un mur, et il est peut-être trop tard pour freiner.
Le communisme a montré ses limites, non pas à cause du concept de « solidarité et partage » qu’il véhicule, mais parce qu’il a été dévoyé pour mettre en place des dictatures.
Le capitalisme est en train de montrer les siennes, et la société de consommation nous emmène tout droit dans un mur, s’il faut en croire Richard Heinberg, Julian Darley, Colin Cambell et d’autres spécialistes qui s’expriment dans un film remarquable : Pétrole, et écran de fumée.
Que disent-ils ?
Nous dépendons du pétrole dans toutes nos activités : industrie, agriculture, transport, et puissance militaire.
Nous arrivons au point de production maximal d’approvisionnement par rapport à la demande.
Le monde utilise 84 millions de barils par jour, et personne ne pense dans l’industrie pétrolière que l’on pourra faire mieux que 95 millions de barils.
Les preuves du pic pétrolier sont accablantes : tout d’abord on trouve de moins en moins de gisements.
Les 4/5e du pétrole consommés actuellement proviennent de gisements découverts avant 1970, et les chances de trouver de nouveaux gisements se réduisent à quelques rares petites poches, avec des conditions d’extraction de plus en plus dures et onéreuses.
L’extraction du pétrole en eau profonde reste très lente et très coûteuse.
Le consensus général dans l’industrie pétrolière fondé sur des analyses indépendantes et réalistes situe le pic entre 2010 et 2015.
Après cette période nous constaterons une réduction très graduelle des stocks, mais en même temps une accélération de la demande.
Collin Campbell déclare : « Il y a 53 pays aujourd’hui qui produisent moins que par le passé, et dans l’ensemble la plupart des pays ont dépassé le pic ou l’atteignent. La chute est rapide : 6 % en un an ».
Richard Heinberg ajoute : « Nous dépensons environ 10 calories d’énergie fossile pour chaque calorie de nourriture que nous produisons. Si au Moyen Âge nous avions dépensé plus d’énergie que la nourriture nous permettait de faire, nous serions morts de faim.
Ce don unique de la nature, le pétrole, créé sur plusieurs millions d’années va être consommé en quelque 200 ans.
Le pic pétrolier pourrait bien préfigurer une famine à l’échelle mondiale, si on ne s’y prépare pas, et on ne transforme notre système alimentaire de manière à ne plus être dépendant de l’énergie fossile ».
Pour Julian Darley : « c’est une grosse illusion de penser qu’on s’en sortira comme dans les années 70, nous nous en sommes sortis au prix d’un véritable désordre, et nous n’avons fait qu’empirer les choses, au lieu d’être à l’écoute des signaux de la terre. Cette fois ce sera différent et je pense que ce sera brutal pour les gens… une des raisons est que comme l’économie augmente, les besoins en transport augmentent, les gens voyagent plus, il y a plus de tourisme, et tous ces déplacements demandent beaucoup d’énergie ».
Pour tous ces experts, si les réserves de pétrole diminuent, la récession économique est donc inévitable. Les gens cesseront d’emprunter, d’acheter des maisons et les investisseurs cesseront d’investir.
L’argent se crée par l’emprunt, si plus aucun argent n’est créé, il n’y en aura pas assez pour rembourser les emprunts existants.
Comme le monde financier se rend compte que la croissance n’est plus possible, ce déclin ne fait que débuter, c’est l’amorce d’un nouvel âge, ça pourrait créer un choc, et même des guerres, menées par des gens qui voudraient prendre ce qui reste, et ça présage une deuxième grande dépression.
Le plus dommage, c’est que personne ne prête attention à une énergie de substitution, le méthane, abondant dans la planète, qu’on peut utiliser comme carburant.
En France, le potentiel de méthane correspond au tiers de nos besoins énergétiques totaux.
Car comme disait un vieil ami africain : « Celui qui n’a pas traversé ne se moque pas de celui qui s’est noyé ».