LES RAISONS D’UN FIASCO
Donc c’est décidé les Français vont grelotter cet hiver. Beaucoup hésitent encore à allumer le chauffage. La plupart se croyaient à l’abri d’une crise énergétique de cette ampleur, comptant sur la production d’électricité nucléaire qui permettait d’obtenir des tarifs intéressants.
Nos concitoyens ont découvert avec effroi (sans jeu de mots) que non seulement, sous la pression des écologistes auxquels François Hollande n’avait pu résister, on ne construit plus de centrales depuis longtemps, mais qu’en plus la moitié du parc existant fait l’objet d’une maintenance qui empêche toute production…
Les Verts, qui sont fondamentalement antinucléaire par pure idéologie, ont même obtenu, sous la houlette de Monsieur Hulot la fermeture de Fessenheim ce qui a encore plus affaibli nos capacités. En cédant aux ‘‘écolos’’, les gouvernements socialistes et macroniens ont mis le pays dans une impasse.
Comme si ça ne suffisait pas, ils ont accepté l’accord européen qui aligne le prix (bas) de notre électricité sur le prix (haut) du gaz en Bulgarie. Cet accord explique les prix ‘‘dingues’’ du kilowattheure auxquels nous devons faire face.
L’Espagne et le Portugal ont obtenu la suspension de cet accord pour leurs pays, la France qui ne le demandait pas là encore pour des raisons purement idéologiques au nom de ‘‘l’unité européenne’’, a fini sous la pression d’une opinion indignée par obtenir la sortie de cet accord devenu totalement inadapté dans le contexte actuel.
Pour amuser la galerie on lance un grand plan hydrogène en oubliant de dire que la production de ce carburant nécessite beaucoup d’électricité et donc la relance d’une force nucléaire de premier plan.
Les énergies non fossiles commencent à produire mais, indépendamment du fait que les deux années qui viennent de s’écouler sont considérées comme ‘‘sans vent’’, que la biomasse se développe malgré des oppositions de riverains… toujours est-il que, dans l’immédiat, on a besoin de rattraper le retard pris dans la production de toute énergie dans notre pays.
On a besoin d’isoler correctement la plupart des logements. Pourquoi ne pas s’inspirer de l’exemple de la réunification. Les Allemands voyant l’état lamentable des hôpitaux de l’Est ont incité les contribuables à investir en déduisant leur investissement de l’impôt. Le résultat a été fulgurant. Pourquoi ne pas proposer le même processus pour l’isolation des maisons mais aussi et c’est là qu’on retrouve la notion d’investissement dans les logements collectifs moyennant un intérêt payé par les bailleurs sociaux.
Sortir de l’accord inadapté sur l’énergie européenne c’est déjà un premier pas, accélérer la construction de centrales nucléaires, favoriser l’investissement dans l’isolation, développer la production d’hydrogène (la basse Seine est favorisée) , encourager toutes les formes d’énergies nouvelles et pourquoi pas l’éolienne individuelle au dessus de chaque maison (quand elles sont petites elles ne font pas de bruit) , bref on manque moins d’idées que de volonté. En d’autres termes on n’attend pas de ministres en doudoune ou en col roulé mais un plan ambitieux économiquement rentable à moyen terme.
Daniel JUBERT
Conseiller Départemental de Louviers