HONGRIE : LES 12 CONSEILS DE VIKTOR ORBAN (5/6)
Dans son discours d’ouverture prononcé à la Conférence sur l’Action Politique Conservatrice Américaine (CPAC) à Budapest, le Premier ministre Orbán a exposé les 12 points que les conservateurs du monde entier devraient prendre en considération s’ils veulent réussir politiquement.
''Les Républicains'' seraient bien avisés d’en prendre bonne note. Faute de quoi, aux prochaines élections, ils seront réduits de moitié au profit du Rassemblement National.
Sixième point : économie, économie, économie. Nous savons tous que la gauche veut faire fonctionner l’économie selon des notions abstraites. C’est un piège pour la droite. Ne tombez jamais dans le panneau !
Lorsque nous sommes arrivés au pouvoir, nous avons décidé que nous ne devions mener que des politiques économiques qui profitent à la majorité des électeurs. Ici, en Hongrie, nous avons une devise à ce sujet : « Même ceux qui n’ont pas voté pour nous se retrouvent dans une meilleure situation ».
En cela, nous sommes le contraire des progressistes : même ceux qui ont voté pour eux se retrouvent dans une situation pire. Enfin, les gens veulent des emplois : pas des théories économiques, des emplois. Les gens veulent faire un pas en avant dans la vie, et les gens veulent une meilleure vie pour leurs enfants que celle qu’ils ont eue. Si un gouvernement de droite est incapable de fournir tout cela, il est voué à l’échec.
Notre septième point : ne pas se laisser dériver aux extrêmes. Je dis cela parce que les théories complotistes extrêmes surgissent de temps à autres à droite, de la même manière que les utopies extrêmes surgissent régulièrement à gauche. Si nous regardons de plus près, nous voyons qu’en fait les gens ne veulent ni les unes ni les autres. Mais, chers amis, quelle est la différence entre le déni de la science par l’extrême droite et le déni de la biologie par les mouvements LGBTQ ? La réponse est simple : il n’y a aucune différence. Nous devons rendre à César ce qui appartient à César, à Dieu ce qui appartient à Dieu et à la science ce qui appartient à la science. Nous pouvons gagner une immense popularité sur les forums Internet en promouvant des théories complotistes, et il y a en effet parfois du vrai dans ces théories, mais, en réalité, nous nous aliénerons une grande partie de l’électorat, nous nous retrouverons poussés à la marge, et finalement nous perdrons.
Huitième point : lire tous les jours. Un livre par jour éloigne la défaite toujours. Je sais que cela peut paraître étrange. Je ne suis pas moi-même un universitaire, mais le fait est qu’aucune invention n’a encore surpassé le livre en tant que vecteur pour comprendre et transmettre les idées.
Le monde devient de plus en plus complexe et nous devons consacrer du temps à le comprendre. Moi, par exemple, je réserve une journée entière chaque semaine à la lecture. La lecture nous aide également à comprendre ce que nos adversaires pensent et où leur pensée est défaillante. Si nous savons cela, le reste n’est que technique. Nous devons traduire tout cela dans le langage de l’action quotidienne et de la communication politique. Il est vrai que le « spin doctor » est une espèce utile ; mais c’est à nous, les décideurs politiques, de bien comprendre les problèmes.
Neuvième point : avoir la foi. Le manque de foi est dangereux. Si vous ne croyez pas qu’il y aura un jugement dernier et que vous devrez rendre compte de vos actions devant Dieu, vous penserez que vous pouvez faire tout ce qui est en votre pouvoir. Encourageons donc les futurs jeunes politiciens conservateurs à s’engager dans la foi. Au départ, moi-même je ne voyais pas cela comme une priorité, mais j’ai appris que si nous consacrons du temps à notre foi, le succès vient plus facilement. Je suis membre du Parlement depuis trente-deux ans, et j’entame ma dix-septième année en tant que Premier ministre. Je tiens compte des paroles du prophète Isaïe, qui a dit : « Si vous ne croyez pas, vous ne pourrez pas tenir ». En politique, chers amis, c’est la règle.
A suivre