QUAND JASON EMPRUNTE LA TRENTIÈME ROUTE DU JASMIN (6)
Samedi 06/08/22
Nous repartons tous les 6 faire un tour en ville. Muriel et moi décidons de visiter le musée tandis que nos amis choisissent de continuer leur promenade en ville.
Carloforte a été fondée vers 1740 par des pêcheurs de corail qui n'en vivaient plus à Tabarka. C'était déjà des Génois qui avaient déjà émigré 2 siècles plus tôt pour pallier la raréfaction du corail en mer Ligure.
La pression des pirates et de nouveau la raréfaction du corail leur fit demander à Charles III de Piémont-Sardaigne, suzerain de Gênes et de la Sardaigne, une terre pour s'y installer. Celui-ci leur donna l'île San Pietro, une base de pirates barbaresques, avec la charge de l’assainir de ces bandits.
Un riche négociant sicilien avança les fonds pour la construction des premiers bâtiments dont La Casa del Duce (où se trouve maintenant le musée).
En 1798, une razzia barbaresque se termine par l'enlèvement et la mise en esclavage de 800 Carlofortins. Ils ne seront libérés qu'après l'intervention de Napoléon Bonaparte et de la Vierge ajoute la guide du musée.
https://bonespirit.provincia.lucca.it/fr/default/478/carloforte.html
La Corse avec la Balagne et Sartène, toute la côte méditerranéenne a été la cible de razzias qui ont donné lieu à des représailles, par exemple Charles Quint en 1541.
Les routes passaient généralement loin des côtes. Jusqu'à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, les Carlofortins exploitent des mines de galène en Sardaigne, un travail de fourmi et extrêmement pénible.
Le musée présente des maquettes et un diorama de la pêche au thon rouge et de l’industrie induite. Bien que les thons soient moins nombreux, la tonnara (pêche au thon dans une madrague) de San Pietro a lieu chaque mois de juin. Tous les restaurants en proposent et je n’ai pu résister à l’achat d’une boîte de ventrêche de thon à l’huile.
Le passage tabarkinois a laissé des traces culinaires (le couscous est un plat typique ici) et dans les noms d'entreprises (immobilier).
Nous nous sommes retrouvés tous les six pour déjeuner à l’Ostelleria della Tonnara : Muriel et moi un couscous au thon, pour être au plus près de la gastronomie locale, nos 4 autres convives ont tous pris du calamar grillé qui m’a paru fort bon.
Ensuite nous marchons sur toute la longueur du cours Cavour en entrant dans les deux magasins Conad. Au retour, nous allons visiter NAUSICAA, magnifique catamaran Outremer de 51 pieds, à Olivier et Nadine : confort et luxe. Malheureusement je tombe sur le trampoline : petite entorse à la cheville gauche rapidement résolue et douleurs à la clavicule gauche et aux muscles avoisinants qui traineront en longueur jusqu’au mois de septembre.
Le soir, le club Marinatour met les petits plats dans les grands pour nous fêter devant un buffet bien garni. Plus que le repas des équipages, cette soirée nous donne l’occasion de mieux nous connaître. Le groupe entier bruisse de rumeurs quant à l’heure du départ le lendemain.
Dimanche 07/08/22
Réunion des équipages à 10:00 pour l'organisation de la journée : les places de port doivent être libérées pour 14:00. Nous ferons route directe vers Bizerte. Les capitaines craignent la route des cargos et la veille attentive qu'il y faudra faire. Je me ressens de ma chute d’hier, le cou est bloqué. Sitôt passé le cap Sperone, SO de la Sardaigne, nous optons pour une route directe vers Bizerte et un vent venant presque de l’arrière. Une autre option, prise par d’autres participants, étaient de naviguer grand largue bâbord amure jusqu’à ce que nous puissions gagner Bizerte directement toujours grand large mais tribord amure cette fois. La distance aurait été plus longue mais a été apparemment payante pour ceux qui avaient ce choix.
Avarie dès le début de nuit : les batteries nous lâchent, il faut les recharger toutes les 2 heures : une heure de moteur, 2 heures sans.
(suite mardi prochain)