WIKIPÉDIA AU CŒUR DE LA GUERRE DE L’INFORMATION
Comment est-il possible qu’un ancien militaire, sans compétence particulière en matière de journalisme, puisse se retrouver dans une alliance contre la désinformation aux côtés de l’AFP ?
Comment son officine de fact-checking, Fact and Furious qu’il vient d’auto-dissoudre, se retrouve en référence dans Wikipédia à la lueur des révélations de sa femme sur les liens qu’il entretenait avec Conspiracy Watch animé par un certain Rudy Reichstatd ?
Ce fameux Rudy est par ailleurs chroniqueur dans la revue Franc-Tireur, avec, à ces côtés, Christophe Barbier, Caroline Fourest, Raphaël Enthoven et Jean-Claude Mailly. Leur objectif : la lutte contre l’extrémisme de gauche et de droite, l’obscurantisme, le wokisme, les antivax, la cancel culture, les complotistes, les islamistes, les racistes et homophobes, sans que nous sachions précisément ce que recouvrent certains de ces mots très précisément dans leur tête…
Que peuvent avoir en commun un raciste et un antivax ?
Qui n’est pas pour une injection expérimentale serait antivax et antisémite ?
Qui pense sur cette campagne de vaccination à une vaste opération d’intelligence économique parfaitement légitime serait complotiste et homophobe ?
Pour qui roulent ces gens ? Pour eux-mêmes ?
Wikipédia est aujourd’hui l’objet d’une guerre souterraine. Prenons la fiche Wikipédia d’André Bercoff. Vous pourrez y lire, je cite : « Il s’inscrit depuis les années 2010 dans la mouvance complotiste et identitaire, après avoir longtemps été proche de la gauche. » Le journaliste a par ailleurs contesté formellement cette assertion à l’antenne de Sud Radio le 28 novembre face à Thomas Durand. Pour ma part, à tort ou à raison, je le vois comme un anar de droite. Ma sensation est de voir s’affronter deux camps. D’un côté, le bien incarné par l’extrême-centre politique qui va des LR au PCF dont les représentants ont leurs ronds de serviette sur les radios et les télévisions du service public, BFM, TF1 et LCI. De l’autre, le mal absolu représenté par CNews, Sud Radio et Radio Courtoisie par exemple.
J’ai découvert un moyen de connaître l’influence d’une source d’informations dans Wikipédia, sur la page de recherche de liens externes. En y associant la date de création du média, vous verrez que les contributeurs Wikipédia semblent avoir choisi leur camp. Comment est-il possible qu’une officine du fact-checking telle que Conspiracy Watch née en 2007 puisse avoir plus de poids dans Wikipédia qu’un média à très forte audience telle que Sud Radio née en 1958 ?
- 20 liens pour Fact and Furious (depuis début 2021) ;
- 23 liens pour Franc Tireur (6 octobre 2021) ;
- 37 liens pour Radio Courtoisie (1987) ;
- 163 liens pour Sud Radio (1958) ;
- 375 liens pour Conspiracy Watch (2007);
- 1444 liens pour CNews (1999) ;
- 8502 liens pour BFMTV (2005).
Je vous incite vivement à aller voir la page de discussion Wikipédia consacrée à l’observatoire des sources.
Son site : Extime.fr
Titulaire d'une maîtrise de sciences économiques, Denis Szalkowski a suivi une formation d'administrateur de base de données Oracle.
Formateur-consultant : bases de données (MySQL, PostgreSQL, SQL Server, Oracle), Linux (CentOS, Red Hat, Fedora, ...), les infrastructures LAMP, le scripting (Bash, PowerShell, Php) et la sécurité informatique.
Denis Szalkowski est co-fondateur de l'association Saint Pierre Informatique.
Élu dans sa commune de Saint Eloi de Fourques depuis 2001, il en ait devenu maire - sans étiquette – en 2014 et réélu dès le 1er tour en 2020.
https://extime.fr/wikipedia-au-coeur-de-la-guerre-de-l-information/