CLIMAT : INCERTITUDES ET RISQUES (1/6)
Lors de la conférence du Heartland Institue du 24 février 2023, la climatologue Judith Curry a fait une présentation de 20 minutes sur le thème « climat : incertitudes et risques » qui est le titre de son nouveau livre. Judith Curry explique de façon très fine et nuancée comment la science climatique a été pervertie par la politique.
Elle fait aussi observer que le réchauffement causé par les activités humaine est moindre que ce qui était auparavant envisagé, de sorte que l’objectif de 2°C d’ici 2100 apparait atteignable.
Du coup, dans la rhétorique alarmiste, la notion « d’urgence climatique » s’est déplacée : il s’agit moins de le lutter contre le réchauffement (moindre que prévu) que contre les événements climatiques extrêmes censés en être la conséquence (pires que prévus).
Or les politiques de réduction des émissions sont inopérantes pour combattre la variabilité naturelle du climat et le risque des événements météorologiques extrêmes.
De plus, la fréquence et l’intensité des désastres naturels n’apparait pas en augmentation, comme le montrent de nombreuses études indépendantes, dont celle de l’assureur AON, et diverses publications compilées par notre association, ici, ou encore là.
Au moment où le GIEC a décidé de sonner le tocsin climatique en publiant le 20 mars 2023 une synthèse de ses 6 derniers rapports d’évaluation, l’analyse de Judith Curry arrive à point nommé.
Le texte qui suit est la traduction de l’article publié par Judith Curry sur son blog sous le titre Climate Uncertainty & Risk : the presentation. La traduction a été réalisée par la rédaction des climato-réalistes.
Incertitude et risque climatiques
Même les personnes qui n’y connaissent rien en science du climat ont entendu dire que 97% des climatologues sont d’accord. Mais sur quoi sont-ils d’accord exactement ?
Tout le monde s’accorde à dire que :
- Les températures de surface ont augmenté depuis 1880 ;
- Les humains ajoutent du dioxyde de carbone dans l’atmosphère ;
- Le dioxyde de carbone et autres gaz à effet de serre réchauffent la planète.
Cependant, il y a désaccord sur les questions les plus importantes :
- Quelle part du réchauffement récent a été causée par l’homme ?
- De combien la planète va-t-elle se réchauffer au 21ème siècle ?
- Ce réchauffement est-il « dangereux » ?
- Comment devrions nous réagir face au réchauffement, pour améliorer le bien-être humain ?
Les deux premiers points relèvent de la science, nécessitent des arguments logiques, des simulations par des modèles et un jugement d’expert pour évaluer si « oui » et « combien ».
La question de la dangerosité est une question d’ordre sociétal, sur laquelle la science a peu à dire. La question de savoir si la réduction des émissions de CO2 améliorera le bien-être de l’humanité relève à la fois de l’économie et de la technologie. Cela dépend aussi de l’importance relative de la variabilité naturelle du climat par rapport au réchauffement climatique d’origine anthropique pendant le 21e siècle.
Néanmoins, nous sommes sans cesse abreuvés de l’argument des « 97% » des climatologues qui sont d’accord sur la dangerosité du réchauffement et de la science qui nous oblige à réduire urgemment nos émissions de CO2 ».
(suite mardi prochain)
Judith Curry
Association des Climato-Réalistes
Judith Curry est Présidente Climate Forecast Applications Network.
Professeur émérite Georgia Tech
Blog : Climate Etc. http://judithcurry.com
Auteur de Climate Uncertainty & Risk (Amazon.fr)