QUAND JASON EMPRUNTE LA TRENTIÈME ROUTE DU JASMIN (16)

Vendredi 19/08/22. Journée d’attente de meilleures conditions météo à La Caletta le vent devrait se calmer dans la soirée en face des Bouches. Siniscola, commune dont dépend pour partie le port de La Caletta, organise des fêtes de carnaval avec ses Tintinnatos , ils sont à faire peur :

https://www.sardegnalive.net/speciali/119festadelredentore/sostintinnatossiniscolaredentore

Nous quittons La Caletta quand plusieurs autres participants à la Route du Jasmin se mettent à l’abri pour attendre une amélioration plus franche.

Samedi 20/08/22. La nuit et le début de matinée ont été difficiles : vent force 5/6, mer bien formée de l’arrière avec des creux de plus de 3 mètres. Personne n’a dormi de la nuit tant Jason tapait. Le capitaine se plaint que les prévisionnistes météo ont sous-estimé la durée du mauvais temps. Ce n’est qu’en fin de matinée que le vent tombe enfin pour laisser la place au calme. Nous n'avançons pas, impossible d'arriver à Bastia avant la fermeture de la capitainerie. Résultat : tout le monde rentrera à Toulon sur Jason et nous passerons la nuit au mouillage devant Erbalunga où nous arrivons vers 22:00h. En arrivant au mouillage, nous assistons à un spectacle qui deviendra de plus en plus courant : le passage d’une constellation (un rectangle très allongé) de micro-satellites internet.

Dimanche 21/08/22. Départ à 09:30 pour la dernière étape, 170 milles. Sauf surprise le pari fou d’arriver le 22

au soir sera tenu. Malgré la course contre la montre que nous menons, nous prenons du plaisir à la vue d’un dauphin solitaire qui, à plusieurs reprises, se lève avant de se laisser brutalement retomber puis à celle un rorqual commun à moins que ce ne fut une baleine à bec de Cuvier, un zyphius, (petit aileron triangulaire devant la caudale que nous n’avons pas vue). Un animal au souffle puissant.

Lundi 22/08/22. Nous arrivons en fin d’après-midi à St Mandrier : l’objectif Date est atteint. Atteint mais au prix d’une consommation de 115 l de gazole, ou 41h au moteur, depuis La Caletta. Le vent moins cher est aussi moins sûr que le gazole pour respecter des objectifs de date d’arrivée. Nous sommes tous les 6 épuisés, nous nous séparons rapidement pour aller prendre du repos sans plus entendre le moteur.

Fin du périple !

Gildas Le Breton