INCERTITUDES CLIMATIQUES (5/6) Perception du risque
Perception du risque
Comment en sommes-nous arrivés cette situation où les dirigeants du monde et une grande partie de la population mondiale pensent qu’il est urgent de réduire les émissions de combustibles fossiles afin de prévenir les événements météorologiques extrêmes ?
Non seulement avons-nous mal perçu le risque climatique, mais la classe politique et les médias ont joué sur la peur de certains types de risques pour amplifier l’alarmisme.
Le psychologue Paul Slovic a décrit certaines caractéristiques psychologiques qui rendent les risques plus effrayants que les faits réels. Dans la partie gauche du schéma ci-dessous, dans chacun des couples de facteurs de risques associés, le deuxième (en gras) est perçu comme étant plus grave que le risque réel.
Par exemple, certains risques courants mais volontairement acceptés, comme la conduite automobile, génèrent moins d’appréhension dans le public. Les risques qui sont rares mais imposés de l’extérieur, comme le terrorisme, suscitent le plus de crainte.
Les propagandistes du climat mettent l’accent sur le caractère anthropique du changement climatique, sur le fardeau des risques qui pèse injustement sur les pays en voie de développement et sur les pauvres, et sur les risques immédiats d’événements météorologiques violents. La survenue récente d’événements peu fréquents tels qu’un cyclone ou une inondation élève la perception du risque d’événements dont la probabilité de survenance est faible. Cela se traduit ensuite par le sentiment d’un risque global lié au changement climatique.
La théorie du risque suggère que notre appréciation du risque passent par le prisme de notre vision du monde et l’idée que nous nous faisons de la façon dont la société devrait fonctionner. Les propagandistes ont habilement manipulé nos perceptions du risque climatique.
Même si les dommages initiaux du changement climatique sont faibles, le risque social est fortement amplifié par les réponses collectives et les comportements irrationnels des individus. La réaction au risque climatique, motivée par l’alarmisme et la rhétorique de « l’extinction », est sans rapport avec l’augmentation réelle du risque climatique mais sous-estime en revanche l’augmentation des risques liés à la pauvreté énergétique.
(suite & fin mardi prochain)
Judith Curry
Association des Climato-Réalistes
Judith Curry est Présidente Climate Forecast Applications Network.
Professeur émérite Georgia Tech
Blog : Climate Etc. http://judithcurry.com
Auteur de Climate Uncertainty & Risk (Amazon.fr)