POURQUOI LES GAUCHISTES SOUTIENNENT LES ISLAMISTES (5/8)
Le complexe de culpabilité de l’Occident, c’est avant tout celui des gauchistes qui, passant de l’anticolonialisme au tiers-mondisme, puis à l’anti-racisme, se sont portés à la défense des « damnés de la terre », ceux envers lesquels l’Occident devait expier ses crimes colonialistes.
Les derniers « damnés » en liste que les gauchistes défendent bec et ongle sont les Arabes falestiniens, victimes de la « colonisation » israélienne.
On comprend mieux pourquoi les gauchistes comme Noam Chomsky ou Jean Ziegler se sont évertués à prendre la défense du Tiers-Monde contre l’Occident si on lit Le Sanglot de l’Homme blanc
Bruckner décrypte comment pour l’intelligentsia de gauche, depuis la deuxième guerre mondiale, la naissance du Tiers-Monde comme force politique a engendré le militantisme expiatoire.
Le capitalisme comme péché originel
Rosa Luxembourg, en 1905, ne se gênait pas pour affirmer que les socialistes modernes étaient plus fidèles aux préceptes originels du christianisme que le clergé.
Puisque les socialistes se battaient pour un ordre social d’égalité, de liberté et de fraternité, les prêtres devraient accueillir favorablement leur mouvement, s’ils voulaient honnêtement appliquer dans la vie de l’humanité le précepte chrétien « Aime ton prochain comme toi-même ».
Selon elle, les premiers Apôtres du christianisme étaient des communistes passionnés et les Pères et premiers Docteurs de l’Eglise dénonçaient l’injustice sociale. (Rosa Luxembourg d’après Michael Löwy (Article paru dans la revue Contretemps, n° 12, février 2005).
Ainsi, Bruckner cite Georges Montaron, éditorialiste de Témoignage Chrétien, qui prétendait en 1969 que Jésus-Christ était un réfugié palestinien !
On voit d’où est venue l’idée de Mahmoud Abbas de s’approprier le Christ chaque fois que nous fêtons la nativité.
Tous les conflits qui ne correspondaient pas au schéma culpabilisant de la gauche anti-impérialiste – les deux guerres du Cachemire, le conflit indo-pakistanais, l’affrontement de l’Érythrée contre l’Éthiopie ou le génocide du Biafra – furent relégués aux « basses fosses du silence » nous dit Bruckner.
Seuls les conflits permettant d’exprimer la détestation de l’Amérique ou de leurs alliés Anglo-saxons trouvaient grâce à leurs yeux.
La guerre du Vietnam, la Révolution culturelle en Chine, l’embargo contre Cuba, la chute d’Allende, la guerre des Malouines, les Sandinistes au Nicaragua se prêtaient à l’application de la grille marxiste et à la glorification des héros du Tiers-Monde – Mao et ses gardes rouges, Fidel Castro, Che Guevara, véritable figure christique des gauchistes occidentaux, Yasser Arafat – et bénéficiaient d’une couverture médiatique complaisante.
L’Apologie de la violence
Face à la Révolution culturelle en Chine. « le dédain des faits » inhérent à l’enthousiasme des gauchistes, a fait en sorte qu’ils ont gobé avec délectation les mensonges de la propagande maoïste.
En ce qui a trait à la Révolution iranienne, les gauchistes y ont vu une révolte non seulement contre l’impérialisme ou le capital, mais aussi contre l’Occident dans son acception culturelle globale.
(Suite vendredi prochain)
Magali Marc (@magalimarc15)
Avec l’aimable autorisation de Dreuz.info.
Magali Marc a été directrice des communications dans diverses ONG tout en complétant une Maîtrise et un Doctorat en Science politique à l’Université de Montréal. Elle a enseigné la Sociologie du Québec ainsi que l’Histoire de la Constitution canadienne dans un collège bilingue de Montréal pendant plus de dix ans. Elle a publié de nombreux articles et textes d’opinion dans diverses revues à Montréal. Elle est l’auteur d’un cahier pédagogique d’histoire pour le Secondaire V, Les Défis du XXe siècle (2013, LIDEC éditeur).