PROJETS NÉFASTES !
Le week-end de contestation de la construction de l’autoroute qui doit relier Castres à Toulouse a mis en lumière deux vérités : une nationale et une locale.
Le premier enseignement vient de la présence de Greta Thunberg qui a permis de braquer les projecteurs sur un événement qu’une présence massive des forces de l’ordre voulait minimiser. Les barrages policiers sur les routes d’accès ont limité le nombre de participants. Néanmoins grâce à la présence de la jeune suédoise le rassemblement a eu un retentissement international. On peut s’en réjouir pour ceux qui contestent ce projet d’un autre âge, mais on peut aussi déplorer qu’il soit devenu nécessaire d’inviter une star ou de bloquer une autoroute pour que les médias nationaux qui sont tous parisiens daignent se déplacer en province.
La deuxième vérité vient des arguments de ceux qui contestent ce projet d’autoroute. Un de leur point fort vient du fait qu’un tronçon de route à quatre voies va être ‘‘englobé’’ par l’A69 et de ce fait devenir payant. Cette 4 voie existante payée par les contribuables est ‘‘donnée’’ à la société privée concessionnaire qui va la rendre payante.
C’est précisément ce qui risque de se passer avec la 154 qui traverse la ville de Louviers à 110 km/h (vitesse en ville unique en France). Si le contournement Est de Rouen voyait le jour, la 154 en serait le prolongement et les lovériens seront obligés de payer pour aller à Evreux…
Ainsi une quatre voies déjà financée par nos impôts sera payée une deuxième fois grâce aux portiques qui rendront l’effort indolore sur le moment.
Le contournement Est de Rouen aura un tarif de péage élevé et sans doute dissuasif pour les habitants de l’agglomération. Donc la société concessionnaire risque fort de perdre de l’argent. Mais, et c’est ce qu’il y a de merveilleux pour les opérateurs, il existe une disposition qui oblige l’Etat à ‘‘compenser’’ la perte de l’exploitant…
Ainsi si on revient sur le cas de l’A154 le contribuable pourrait payer trois fois. Génial non ?
En fait, que ce soit pour l’A69 ou pour le contournement est de Rouen, il s’agit de projets des années 80 qui ne tiennent pas compte des contraintes environnementales actuelles.
Les rares partisans de ces constructions gourmandes d’hectares de forêt vivent dans un monde ancien où on se moquait de la biodiversité, on ne voulait pas tenir compte des particules fines, on n’avait pas compris tous les atouts qu’un territoire peut tirer d’une haute valeur environnementale.
Le contournement présente beaucoup plus d’inconvénients que d’avantages, il se révélera néfaste pour la population de notre agglomération, pour l’air que l’on respire, pour la pollution sonore sans compter les dégâts sur la forêt de Bord.
Daniel JUBERT
Conseiller Départemental de Louviers
Vice-Président d'Eure Normandie Numérique