«LE SENTIMENT D’IMPUNITÉ DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC»

Publié le par Gilles-William Goldnadel

«LE SENTIMENT D’IMPUNITÉ DE L’AUDIOVISUEL PUBLIC»

Après la publication d’un rapport de l’Institut Thomas More épinglant le manque de pluralisme dans l’audiovisuel public, Gilles-William Goldnadel explique cette dérive par une forme de sentiment d’impunité propre à la gauche.

Ceux qui me lisent savent bien que la manière dont l'audiovisuel public respecte son obligation réglementaire de pluralisme m'inspire des sentiments pour le moins mélangés. Pas un jour ne passe sur X (ex-Twitter) où je ne l'épingle.

Cette obsession, que je crois saine et que j'assume dans le cadre d'un devoir de vigilance, s'insère dans mon combat contre l'hégémonie idéologique de l'extrême-gauche intellectuelle et médiatique. Celle-ci se fait d'autant plus agressive et intolérante qu'elle a perdu de sa superbe et semble en passe de perdre son quasi-monopole de fait.

Mais mon obsession revendiquée se fait plus obsessive quand il s'agit d'un audiovisuel grassement subventionné, que je finance de mes deniers et dont la naturelle contrepartie est de respecter une obligation particulière de pluralisme, de neutralité et d'objectivité, telle que prévue expressément dans son cahier des charges. Ce sujet est semble-t-il tabou.

Par une sorte de paradoxe étrange autant qu'éloquent, l'obligation de pluralisme d'une chaîne privée est questionnée au grand jour avec acuité par une organisation comme Reporters sans Frontières, tandis que celle autrement plus pressante de l'audiovisuel public est soigneusement occultée.

C'est dans ce contexte intellectuel et moral déséquilibré que, ce vendredi 24 mai, Le Figaro Magazine a publié un rapport documenté et circonstancié émanant de l’institut, d'essence libérale, Thomas More.

Les résultats sont aussi accablants que peu surprenants. France Culture est le média public qui accorde le moins de place aux opinions de droite auxquelles peuvent être rattachés 1% des intervenants ! Elles sont sans doute plus nombreuses à l'extérieur du studio capitonné. France 2 arrive juste après avec un minuscule 2%... C'est sur France Inter, sans surprise, que les gauches profitent de l'exposition la plus large.

Le rapport aurait pu au demeurant ajouter que sur France Inter, si le Rassemblement national et Reconquête sont «d'extrême-droite», les Insoumis sont «de gauche» voire de la gauche «radicale», car «l'extrême-gauche» n'existe ni dans son champ lexical ni sur son bâton politique, à une seule extrémité.

Là aussi, les résultats étaient prévisibles. Comme le rappelle le rapport, Adèle Van Reeth, directrice de France Inter, revendiquait dans un récent entretien au Figaro du 28 mars dernier, (de) diriger «une radio progressiste».

Au nom de quoi, sur le plan moral ? De quel droit, sur le plan légal ?

À sa manière, Guillaume Meurice résumait la situation sans complexe excessif : «On équilibre. On essaye de faire une vanne de gauche, une vanne d'extrême-gauche et une vanne d'ultra-gauche».

Radio France, piquée au vif d'être épinglée, prit d'assez haut la critique et y répondit par un communiqué outragé.

Le Figaro Magazine n'en était pas à sa première flèche. Cela confinerait donc au «dénigrement». Et le rapport ne serait pas exclusif de critiques, ce dont on se serait douté, s'agissant d'une tâche difficile et, par essence, subjective.

Quant au fait que ce ne serait pas la première fois que l'hebdomadaire conteste le manque de pluralisme de la radio publique, chaque jour que la République fait ou presque, France Inter, par son responsable Médias, ses prétendus humoristes ou ses journalistes, brocardent une certaine télévision privée. Il semblerait donc que Radio France confonde dénigrement et crime de lèse-majesté.

En revanche, la direction de la maison ronde fait carrément l'impasse sur une question objective impliquant directement l'association Avocats Sans Frontières que je préside, et que relate l'article du Figaro Magazine.

On sait combien la question de l’Orient m'importe, pas seulement pour l'attachement viscéral autant que spirituel qui me lie à Israël que parce que je professe depuis longtemps que derrière la haine de Sion se dissimule la haine de l'Occident blanc.

On sait sans doute aussi que dans mon «Journal de guerre», j'ai documenté quotidiennement les preuves de cette aversion médiatique du service public, sur fond idéologique.

Chaque jour des ONG islamo-gauchisantes ont micro ouvert sur France Info et France Inter.

Chaque jour aussi, les bilans victimaires du Hamas sont tenus pour le Journal Officiel.

C'est précisément dans ce cadre que le Figaro Magazine révèle que j'avais saisi l'Arcom, au nom d'Avocats Sans Frontières, pour un bulletin d'information de France Inter du 8 janvier dans lequel la radio publique livrait, comme trop souvent, à ses auditeurs, sans l'usage du conditionnel, le nombre précis, à l'unité près, des victimes civiles du jour à Gaza, sans même indiquer que sa source d'information émanait d'une organisation tenue officiellement pour terroriste. Il est vrai qu'elle ne la qualifie pas ainsi.

À la suite de cette saisine, l'Arcom a enjoint «fermement» les stations de Radio France à diffuser désormais, concernant ce conflit israélo -palestinien «d'une sensibilité particulière» une information plus «honnête et rigoureuse». Étrangement, Radio France, dans sa réponse, a omis de répondre sur ce point, pourtant bien précis, à l'hebdomadaire.

Ce que le Figaro Magazine ne pouvait pas encore savoir, et donc écrire le 24 mai, c'est le peu de cas que fait Radio France des sommations de l'autorité de régulation, certes sans frais.

Ce samedi 25 mai au matin, en effet , à 9 heures sur France Inter, on annonçait péremptoirement autant que précisément le nombre de civils blessés à Gaza. On indiquait que l'information émanait du «ministère de la santé». Mais derrière cette noble appellation, on omettait de préciser que ce «ministère» était géré par le Hamas.

Cette persistance dans la mésinformation ne peut s'expliquer que par un sentiment assez justifié d'impunité. Raison pour laquelle nous voilà dans la triste situation de saisir l'Arcom de cette récidive

Je ne puis que constater que, parallèlement, la chaîne privée CNews vient d'être condamnée par l'Arcom à une amende de 50.000 euros sous le prétexte que Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction du Journal du dimanche, avait indiqué à l'antenne qu'il voyait une corrélation entre les hausses de l'antisémitisme et de l'insécurité, et la hausse de l'immigration islamique. Je me tenais à ses côtés ce jour-là et je dois confesser que cette déclaration ne m'a pas fait sursauter.

Un esprit chagrin pourrait même se demander s'il ne vaut pas mieux mentir à gauche, que dire trop vrai à droite, ou s'il ne coûte pas moins cher d'affabuler avec le Hamas que d'énoncer les choses trop crûment sur l'immigration, l'antisémitisme et le terrorisme.

Dans la même livraison du Figaro Magazine, on compare l'élan magnifique de solidarité dont a bénéficié l'humoriste - syndicaliste Guillaume Meurice convoqué par la direction de la station radiophonique publique pour avoir récidivé sur le nazisme et le sexe d'un juif, malgré une mise en garde de l'Arcom avec l'apathie dont a pâti Jean-François Achili, ancien journaliste à France Info.

Je rappelle que celui-ci a été purement et simplement licencié pour avoir entretenu quelques intelligences avec Jordan Bardella, sans pour autant l'avoir aidé à publier un livre, comme cela avait été préalablement indiqué. Alors que pour le premier, les syndicats ont cessé le travail, le second a été laissé sur la grève. Il y voit un biais idéologique. Moi aussi.

Jean-François Achili voit également dans la manière «partiale» avec laquelle les radios publiques ont traité le 7 octobre, un dangereux tournant. Moi également.

L’ISLAMOGAUCHISME EXISTE ET JE LE RENCONTRE TOUS LES JOURS. (Gilles William Goldnadel)

Gilles-William Goldnadel  

Publié dans Figaro Vox et sur Dreuz.info    

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox et intervient régulièrement sur CNews.

Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare «hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique» (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un «nouvel antisémitisme» d’une certaine partie de la gauche.

L’ISLAMOGAUCHISME EXISTE ET JE LE RENCONTRE TOUS LES JOURS. (Gilles William Goldnadel)
HOMMAGE AUX VICTIMES DU HAMAS : DE QUI SE MOQUE LFI ?

 PAR IDÉOLOGIE, CERTAINS MÉDIAS FERMENT LES YEUX SUR LES VICTIMES DE L’ISLAMISME  L’EXTRÊME GAUCHE S’EST UNE FOIS DE PLUS DÉSHONORÉE

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