LA MORT DES COMMUNES ?

Publié le par Daniel JUBERT

LA MORT DES COMMUNES ?

Le député Éric Woerth a remis un rapport au président de la république pour combattre ‘‘l’immobilisme de la décentralisation’’. Ce rapport a l’ambition de ‘‘restaurer la confiance entre l’Etat et les collectivités’’.

L’ancien ministre des finances déplore une ‘‘dilution du pouvoir’’ qui induit ‘‘de la lenteur ,des loupés et une dispersion d’argent public’’.

Sans remettre en cause les trois échelons : bloc communal (commune et EPCI), département et région, le rapport préconise le retour au projet de conseiller territorial qui représenterait à la fois ces deux dernières instances.

En fait, l’idée est de supprimer progressivement la commune pour la remplacer par l’intercommunalité qui bénéficierait d’un seul statut unique associé à une liste de compétences étendues…

Le rapport énumère plusieurs pistes comme le retour au cumul des mandats, comme une présence renforcée du préfet, une gouvernance des finances locales ‘‘durables et partagées’’

Cependant on ne nous empêchera pas de penser que toutes ces propositions vont dans un sens de concentration des pouvoirs des communes au profit des agglomérations.

Certes il y a, dans notre pays, plus de 30.000 communes. Les fusions préconisées par l’Exécutif ont fait long feu. Ce premier échelon est celui de la démocratie. C’est une originalité française que l’existence de communes de toutes les tailles où le premier magistrat est ‘‘à portée de baffes’’. Il est élu avec son équipe et, si il n’est pas bon, on le vire à la prochaine échéance électorale…

Il semble en fait que la technocratie au pouvoir pense qu’un nombre aussi important de communes est coûteux. Pourtant c’est tout le contraire. Si il n’y a plus de maire on le remplace par qui ?

Un fonctionnaire ne sera pas aussi disponible que ce premier magistrat qui est toujours mobilisé pour le plus petit comme pour le plus grand problème local. Le maire qui veille toute la nuit quand il y a des émeutes, ou quand un bus d’anciens a un retard anormal. Le maire qui est le plus souvent seul pour faire face.

En réalité la fonction de maire est irremplaçable !

La France présente une organisation paradoxale sur le plan démocratique. Même si la plupart des élections se font au scrutin direct, plus le pouvoir est haut plus il parait indifférent. Plus il est proche et on ressent l’impression contraire. Ainsi, comme dans la Grèce antique la démocratie c’est la proximité…

C’est vraiment pour cette raison que notre organisation actuelle des 30.000 communes est le système le plus démocratique qu’il faut à tout prix préserver !

TOUS FAVORABLES ?

 

 

 

 

 

 

 

Daniel JUBERT  

Conseiller Départemental de Louviers

Vice-Président d'Eure Normandie Numérique

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