L’ARCHEVÊQUE VIGANO REFUSE LA CONVOCATION DU VATICAN – LE VATICAN L’EXCOMMUNIE…
L’ancien émissaire du Vatican, l’archevêque Carlo Maria Viganò, a refusé d’obéir à une convocation du Vatican pour faire face à des accusations de schisme, réaffirmant qu’il ne reconnaît pas le pape François comme chef de l’Église catholique – deux déclarations contradictoires.
« Comme je l’ai indiqué dans mon communiqué du 20 juin, je ne reconnais pas l’autorité du tribunal qui prétend me juger, ni de son préfet, ni de celui qui l’a nommé », a déclaré Mgr Viganò dans un communiqué.
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« Cette décision, certes douloureuse, n’est pas le fruit d’une précipitation ou d’un esprit de rébellion, mais elle est dictée par la nécessité morale qui, en tant qu’évêque et successeur des apôtres, m’oblige en conscience à rendre témoignage à la Vérité, c’est-à-dire à Dieu lui-même, à Notre-Seigneur Jésus-Christ », a-t-il déclaré.
Le Vatican a officiellement excommunié l’archevêque Carlo Maria Viganò, a annoncé vendredi dernier le Dicastère pour la doctrine de la foi.
Mgr Viganò a été reconnu coupable du crime canonique, ou délit, de schisme, ou refus de se soumettre au pape ou à la communion de l’Église, à l’issue de la procédure pénale extrajudiciaire du Vatican, le 4 juillet(1).
Le pape Benoît XVI a nommé Mgr Viganò nonce apostolique aux États-Unis en 2011 et l’archevêque a exercé cette fonction pendant cinq ans, de 2011 à 2016.
Viganò est devenu une sorte de superstar conservatrice en 2018, lorsqu’il a publié un rapport explosif accusant le pape François d’avoir réintégré le prédateur homosexuel, le cardinal Theodore McCarrick, à un poste de premier plan, malgré la connaissance des abus en série de McCarrick.
Dans sa déclaration sous serment de 11 pages, Mgr Viganò a affirmé que le pape Benoît avait imposé des “sanctions canoniques” au cardinal McCarrick en 2009-2010, lui interdisant de voyager, de célébrer la messe en public ou de participer à des réunions publiques, mais que le pape François avait par la suite levé ces sanctions et fait de M. McCarrick un proche conseiller personnel.
« François abdique le mandat que le Christ a donné à Pierre de confirmer les frères. En effet, par son action, il les a divisés, les a conduits dans l’erreur et a encouragé les loups à continuer à déchirer les brebis du troupeau du Christ », a déclaré M. Viganò, avant d’appeler le pape à démissionner.
« En ce moment extrêmement dramatique pour l’Église universelle, il doit reconnaître ses erreurs et, conformément au principe proclamé de tolérance zéro, le pape François doit être le premier à donner le bon exemple aux cardinaux et aux évêques qui ont couvert les abus de McCarrick, et à démissionner avec eux tous », a ajouté l’archevêque.
Au cours des années qui ont suivi, M. Viganò a continué à faire des déclarations de plus en plus incendiaires, ce qui a conduit nombre de ses anciens admirateurs à se séparer de lui.
Il a non seulement rejeté l’autorité du pape François, mais a également refusé d’accepter la validité du concile Vatican II (1962-1965), un important concile œcuménique hautement recommandé par saint Jean-Paul II et le pape Benoît XVI.
En juin, le bureau doctrinal du Vatican, dirigé par le cardinal argentin Víctor “Tucho” Fernández, a ordonné à l’ancien diplomate du Vatican de comparaître à Rome pour subir un procès pénal extrajudiciaire pour le crime de schisme, pour avoir nié la légitimité du pape François et de Vatican II.
Le Code de droit canonique définit le “schisme” comme “le retrait de la soumission au Souverain Pontife ou de la communion avec les membres de l’Église qui lui sont soumis”, déclarant qu’un schismatique “encourt une excommunication latae sententiae [automatique]”.
« Je fais face à ce procès avec la détermination qui vient de ce que je sais que je n’ai aucune raison de me considérer comme séparé de la communion avec la Sainte Église et avec la papauté, que j’ai toujours servie avec un dévouement et une fidélité filiaux », a écrit M. Viganò en réponse, ignorant qu’on ne peut être juge et partie, ce privilège étant réservé aux hommes politiques et aux médias.
« Je ne pourrais concevoir un seul instant de ma vie en dehors de cette unique Arche de salut, que la Providence a constituée en tant que Corps mystique du Christ, dans la soumission à son divin chef et à son vicaire sur terre », a-t-il ajouté.
« Puisqu’il n’est pas “théologiquement soutenable” que l’Église et la papauté soient des instruments de perdition plutôt que de salut », a-t-il encore ajouté, « nous devons nécessairement conclure que les enseignements hétérodoxes véhiculés par la soi-disant “Église conciliaire” et les “papes du Concile” à partir de Paul VI constituent une anomalie qui remet sérieusement en question la légitimité de leur autorité magistérielle et de leur autorité de gouvernement ».
© Jean-Patrick Grumberg
avec l’aimable autorisation de Dreuz.info
Jean Patrick Grumberg est journaliste.Dans les années 70, il a travaillé sous la direction de Georges Wolinski à Charlie mensuel, puis a été chef d'entreprise, lobbyiste.Il est contributeur au site de Pamela Geller, Dreuz.info et d'autres médias.