CE QUE RÉVÈLE L’ACCUEIL HOSTILE RÉSERVÉ A FRANÇOIS RUFFIN LORS DE LA FÊTE DE L’HUMA.
À la fête de l’Humanité, François Ruffin a été hué pour ses récentes critiques à l’égard de Jean-Luc Mélenchon. Le racialisme sectaire qu’il dénonce révèle pourtant bien l’abandon par La France insoumise du prolétariat.
Les révélations de François Ruffin sur La France insoumise et Jean-Luc Mélenchon sont intéressantes, mais quel est leur intérêt ? Pas sur ce qu'elles révèlent : nous le savions déjà. Mais parce qu'elles confirment, de l'intérieur et à très haut niveau la maladie mentale qui ronge l'extrême gauche et nous menace tous. La manière dont François Ruffin a été en partie conspué à la fête de l'Humanité pour rappeler des vérités nous confirme sa gravité. Rappelons d'abord les faits qui décrivent le mal.
L'élu de la Somme confirme que nombre de membres de La France insoumise, dont lui-même, tractaient différemment s'ils s'adressaient à «un noir, un arabe ou un blanc». «Nous avons mené une campagne au faciès», dit-il. Il remarque aussi que le martyre d'un Thomas leur inspire moins de compassion que celui d'un Nahel. Cet aveu est accompagné d'une autre accusation accablante contre son ancien chef contenue dans son dernier livre, Ma France en entier, pas à moitié. François Ruffin relate une conversation avec Jean-Luc Mélenchon en 2012 : «Quand il me racontait Hénin-Beaumont, c'était à la limite du dégoût : "On ne comprenait rien à ce qu'ils disaient (...) ils transpiraient l'alcool dès le matin (...) ils sentaient mauvais (...) presque tous obèses"».
Récemment encore, une vidéo indiscrète prise dans le vif d'une manifestation montre et fait entendre Jean-Luc Mélenchon confier à sa voisine qu'il est inutile de se fatiguer à convaincre au-delà des quartiers immigrés. Mais, je l'ai dit, ces révélations, consternantes dans leurs détails, tiennent du secret de Polichinelle sur le fond. C'est ainsi que dans une vidéo de 2018, Jean-Luc Mélenchon expliquait sans honte aucune qu'il avait opté pour vivre dans le dixième arrondissement parisien et non le septième parce qu'il ne «pourrait survivre là où il n'y a que des blonds aux yeux bleus». Il y expliquait, toujours sans complexe, sa stupeur quand, laissant Tanger derrière lui, il avait découvert la population normande. On sait à présent que les nordistes ne lui inspirent pas davantage d'affection que les Normands.
Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique si, par hypothèse hardie, un responsable politique de droite disait sa répugnance à vivre dans un arrondissement où il n'y aurait que des basanés aux yeux noirs. Je ne garantis pas son avenir professionnel et social. Voire judiciaire s'il n'est déjà pas bien en Cour. Quand on sait qu'un essayiste et politicien vient d'être condamné pour avoir mis en cause la dangerosité des mineurs isolés, on pardonnera peut-être ma sélective pusillanimité.
Pour revenir sur le racialisme avéré -à défaut d'être assumé- de La France insoumise, il convient à présent de le décortiquer. Ce racialisme n'est pas seulement qu'électoralisme intéressé. Il est d'une parfaite sincérité. Il est d'essence woke avant la lettre. Il habite l'inconscient tourmenté de l'extrême gauche occidentale depuis longtemps. Il se manifeste dans sa préférence pour l'autre lointain et dans sa détestation parallèle de l'autochtone prochain. Pour le dire autrement, le gauchiste n'est plus prolétarien, il est devenu un anti-blanc primaire. Et dans sa version écolo- féministe plus sophistiquée, un ennemi du mâle hétérosexuel blanc.
C'est dans ce cadre mental dérangé qu'on doit appréhender dans toutes les acceptions du terme le racisme anti-blanc ou l'antisémitisme de La France insoumise. Adama Traoré ne peut être qu’ innocent car un policier français ne peut qu'être coupable. Quand bien même la justice française en décide autrement.
L'Israélien blanc est détestable car il est blanc et qu'il défend un État-nation occidental et ses frontières. La définition même du français qui a le front national de vouloir encore défendre les siennes, enfoncées de toute part. Quand les féministes de gauche n'éprouvent aucun sentiment de sororité solidaire pour les femmes éventrées des kibboutz, c'est moins parce qu'elles sont juives que parce qu'elles sont blanches et que surtout elles ont été violées par des hommes musulmans qui ne le sont pas et qui ne peuvent donc être détestables.
Gilles-William Goldnadel
Avec l’aimable autorisation de Dreuz.info
Publié dans Figaro Vox
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox et intervient régulièrement sur CNews.
Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare «hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique» (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un «nouvel antisémitisme» d’une certaine partie de la gauche.