PHILIPPINE : L’ASSASSINAT D’UNE CIVILISATION
Même le Ciel s’est mis à pleurer…
Il s’est mis à pleuvoir lors des obsèques de Philippine.
Mais une pluie douce et probablement bénite, purifiant cette jeune femme, l’eau c’est la vie.
Au-delà de l’émotion, et j’en pleure encore au point d’avoir du mal à taper sur mon clavier, je vois dans ces obsèques un formidable message d’espoir.
Philippine et sa famille, c’est un symbole quasiment caricatural, de tout ce qui a fait la France : La famille, les enfants, la religion, le don de soi, la générosité, la dignité, la notion de bien commun, le travail…
Mais pour être positif, cette inhumation m’a donné un vrai bain de jouvence. Il m’a rappelé ma jeunesse et mon enfance.
Il existe donc encore des familles de ce genre, avec toutes ces valeurs qui m’ont formé, celles que ma maman m’a inculquées en même temps que mes profs et les aumôniers, pourtant dans un lycée d’état où j’ai appris à servir la messe comme enfant de chœur..
Et cela a formé des jeunes esprits, même au fin fond de la province catholique comme ma bonne ville de Coutances.
J’ai fait HEC et une belle carrière professionnelle, Vincent a fait Sciences Po et Wharton, Gilles est agrégé de Maths, Patrick a été un brillant ingénieur et maire…
Tous nous étions issus de milieux pas particulièrement privilégiés : Maman, veuve à 30 ans, a dû élever 4 enfants ; Vincent, sa maman était assureur ; Gilles et Patrick leurs pères étaient couvreurs.
A mon époque simple, régnait une autorité bienveillante mais sévère et tout nous « tirait vers le haut ». Il fallait même aller se confesser une fois par mois pour avoir le droit de communier et les punitions étaient parfois rudes pour pouvoir être pardonnés !
C’est la leçon principale que j’ai retenue de ces obsèques, au-delà de l’émotion : Ces « valeurs » et ce mode de vie existent encore.
Mais on veut les assassiner et le drame de Philippine en est une effrayante illustration.
Comme toujours, il ne faut pas se tromper de cible.
Si un renard entre dans mon poulailler et tue toutes mes poules parce que j’ai laissé la porte ouverte, qui est le vrai responsable ?
Le renard, il est ce qu’il est et on le sait : Il va bouffer les poules ! Comme je le dis toujours, le coupable n’est pas l’outil, mais celui qui le manipule !
C’est donc bel et bien une civilisation qui est assassinée et, j’ose le dire, délibérément.
En l’occurrence, il est clair que c’est « le système politico judicaire » qui est le seul responsable de la mort de Philippine.
L’excellente Béatrice Brugère, qui connaît bien le sujet, expliquait ce matin que nous disposons de tout l’arsenal de lois nécessaire pour se débarrasser de ces assassins, mais que consignes étaient données aux juges de ne pas les appliquer… sans commentaires !
Finalement, il y a une effrayante logique dans tout cela : Il faut d’urgence chasser tous ces politiques qui n’osent pas prendre leurs responsabilités.
Jésus est mort sur la croix, dans d’atroces souffrances, pour sauver les hommes.
Philippine, c’est tout comme Jésus.
Mais pour finir, une note plus joyeuse.
Après la récolte des noisettes quand mon frère, mes deux sœurs et moi nous nous amusions à les ouvrir et découvrions une noisette où il y avait deux fèves, nous devions dire « Bonjour Philippine ».
Si j’étais Saint Pierre, j’accueillerais immédiatement Philippine au Paradis en lui disant « Bonjour Philippine ».
Patrick ROBERT