GARDE FOU ?
Le débat budgétaire s’enlise dans les méandres de la médiocrité qui domine l’Assemblée Nationale. Il est vrai que si beaucoup de députés parlent d’économie, un nombre extrêmement restreint d’entre eux ont fait des études poussées dans ce domaine… En fait, seul Charles de Courson qui plonge dans les budgets depuis de nombreuses années sait à peu près de quoi il parle.
Si le niveau des parlementaires est bas, c’est que la plupart d’entre eux n’ont jamais dirigé une PME et on suivi un cursus d’assistants parlementaires avec une petite maîtrise de droit. On peut sourire en se disant que ce sera pire avec la proportionnelle où on récompensera les permanents des partis politiques…
Le climat actuel de l’Assemblée s’apparente à une danse sur les crêtes d’un volcan. La situation financière de la France est très inquiétante. Comme si ça ne suffisait pas la récession allemande, notre principal partenaire, a des répercussions sur notre industrie ou ce qu’il en reste.
Même si Moody’s évoque ‘‘un risque grandissant’’ sans toucher à la note, les marchés financiers avaient pris les devants en hissant les taux d’intérêt français à 10 ans au dessus de ceux du Portugal, puis de l’Espagne pour se rapprocher doucement mais sûrement des taux italiens.
En d’autres termes , si le gouvernement n’est pas en mesure de faire voter son budget, la charge de la dette, c’est à dire les intérêts que nous payons chaque jour, risque d’atteindre un niveau qui privera l’Etat de toute marge de manœuvre.
A tout le moins il faut un budget crédible. Et si il faut utiliser le 49.3 que les français détestent, faisons-le quand même. On peut rappeler aux bonnes âmes de gauche que cette disposition qui peut paraître anti-parlementaire a été ajoutée, en 1958, à la demande de Guy Mollet qui dirigeait la SFIO soit le PS de l’époque. Il justifiera plus tard ce choix en disant que le plus souvent les parlementaires sont soulagés de sortir de l’impasse où leur démagogie habituelle a conduit le gouvernement. En plus ça leur permet de délirer à l’abri de ce garde fou et de dire à leurs électeurs « Vous avez vu je vous ai défendu mais le 49.3 n’a pas retenu ma proposition ».
On parle d’un examen du budget ‘‘à marche forcée’’, le risque énorme d’une hausse de la charge de la dette devrait inciter les députés à changer d’état d’esprit, à devenir plus responsables, plus positifs, bref à comprendre le danger qui nous menace tous !
Daniel JUBERT
Conseiller Départemental de Louviers
Vice-Président d'Eure Normandie Numérique