LE RÉCHAUFFEMENT CLIMATIQU EN 2024… (2/2)
Une corrélation significative devrait être une condition préalable pour imputer le réchauffement anthropique simulé dans les modèles CMIP6 à un événement de précipitations extrêmes distinct basé sur des comparaisons de modèles avec le monde réel.
Dans le tableau 4.1 de l’étude d’attribution, les modèles ont été évalués, certains d’entre eux (seulement quelques-uns) ont été qualifiés de « bons » en ce qui concerne les précipitations. Le modèle « IPSL-CM6A-LR » a été qualifié de « raisonnable ». La corrélation spatiale 1950-2023 avec les observations E-OBS pendant les mois où des événements Vb ont été observés est présentée ci-dessous, également pour le « bon » modèle « EC Earth 3 », tous deux avec moins de 20%, impossible à distinguer du bruit aléatoire :
Ni le modèle IPSL-CM6A-LR (à gauche) ni celui de EC Earth3 (à droite), qualifiés de « bons » dans l’étude, ne sont capables de corréler spatialement les précipitations avec le monde réel. Le modèle MPI-ESM1-2LR (« raisonnable » dans le tableau 4.1 de l’étude), mais non présenté ici, ne l’est pas non plus.
En définitive, il semble peu probable que l’on puisse attribuer un événement de précipitations extrêmes au changement climatique en utilisant les modèles CMIP6. Le réchauffement des océans est sans aucun doute une source d’évaporation accrue et également de précipitations plus abondantes, même si l’augmentation proportionnelle des précipitations avec le réchauffement ne représente qu’une fraction de l’augmentation de l’évaporation.
Cependant, l’influence de la dynamique de l’atmosphère est écrasante et entrave l’attribution d’événements météorologiques extrêmes uniques sur la base d’arguments thermodynamiques.
Conclusion
Après un examen plus approfondi, ni l’analyse des tendances ni la comparaison modèle-observation ne soutiennent les conclusions de l’étude d’attribution.
Le problème des études d’attribution peu fiables des événements météorologiques extrêmes ne se limite pas aux précipitations extrêmes. Comme l’explique cet article récent de Roger Pielke Jr, les études d’attribution pour tous les types d’événements météorologiques extrêmes sont en général très douteuses et semblent être entreprises davantage à des fins « politiques » que scientifiques.
Frank Bosse
Article publié le 12 octobre 2024
Traduit de l’anglais par la rédaction de :