MONSIEUR MIGAUD OU LA PARABOLE DE LA BETTERAVE.

Publié le par Patrick ROBERT

MONSIEUR MIGAUD OU LA PARABOLE DE LA BETTERAVE.

Ce titre va vous sembler un peu énigmatique, mais vous allez voir où je veux en venir.

A cette fin, je vais évoquer ce que j’appelle la parabole de la betterave.

Quand j’étais étudiant à HEC, moi le « petit plouc de province », mon voisin de chambre, mon co-douche comme on le disait dans notre jargon, était un garçon particulièrement attachant, très cultivé, très intelligent, très altruiste, très humain (il donnait des cours d’initiation à la musique à la prison de Fresnes). Nous sommes devenus très amis.

Mais J… était issu de la plus pure élite intellectuelle Parisienne (son père avait eu le prix Goncourt) et il avait fait sa prépa au prestigieux lycée Louis Le Grand à Paris.

Il m’a raconté qu’un jour, lors d’une interrogation à Louis Le Grand, une kholle, il avait été questionné sur cet excellent sujet « La betterave en France ».

J… savait absolument tout sur ce thème : les quantités produites, les zones de production, ce que l’on pouvait faire avec les betteraves, le poids de la betterave dans l’agriculture Française etc…

Fort impressionné par tant de connaissances, le prof  posa néanmoins la question suivante « Dessinez-moi une betterave ! ».

Et là, grosse panique : mon ami J… ne savait fichtrement pas à quoi ressemblait une betterave !

Il faut dire qu’à l’époque, nous ne disposions pas de smartphones ni d’Internet...

Alors, pour rigoler, j’avais décidé d’inviter J… à passer un weekend chez ma maman dans mon Coutances natal, dans la Manche.

Ce fut l’occasion pour moi de lui montrer à quoi ressemblait une vache, un canard, un poireau, une carotte, un cochon… et, naturellement, une betterave.

Fort intelligent, J… a tout compris et c’est avec brio qu’il m’a accompagné pour mon mémoire de fin d’études dont le sujet était « Le contrôle de gestion dans les coopératives agricoles ».

Le rapport avec le lunaire Migaud, Ministre de la justice ?

J’ai pris un risque énorme : J’ai visionné Monsieur Migaud sur son intervention à Marseille.

Ce qui m’a le plus frappé, c’est qu’il souligne sa stupeur de constater avec effroi à quel point la ville de Marseille est en proie à la violence, au narcotrafic, aux assassinats, à l’insécurité la plus épouvantable, bref que c’est une zone d’absolu non-droit…

Et il affirme avec gravité qu’il faut lutter avec énergie contre tout cela !

Pourtant Monsieur Migaud nous sort tout un tas de chiffres complètement bidons pour démontrer que son ministère est efficace et compétent, que la justice fait bien son travail et bla, bla bla…

On croit rêver, cela s’appelle « enfiler des perles » !

Je me demande si ce Ministre a un jour assisté à un quelconque procès, mis les pieds dans un quelconque tribunal pour voir « la machine en activité », voire avoir été lui-même justiciable !

A l’évidence, il ne connaît strictement rien du sujet et n’a même pas un élémentaire talent de communicateur pour le faire croire.

Mon ami J… avait comme moi une vingtaine d’années et il a vite compris les choses. Il a donc pu modifier son regard et son action tout simplement en faisant l’effort d’acquérir les connaissances nécessaires.

A moins qu’il n’accepte de se déguiser en greffier de base pour aller voir comment cela se passe sur le terrain, je doute fort de l’efficacité future de Monsieur Migaud.

Pour conclure, je rappellerai cet excellent conseil de notre respecté prof agrégé du lycée de Coutances :

« Le pire vice intellectuel, c’est de croire que l’on sait ! ».

UN PRÉSIDENT AUX ANGES !  

Patrick ROBERT

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