PAUVRES PÈRES QUI SOMMES ODIEUX…
C’est bien connu, tous les mecs qui ont fait des gosses à de pauvres femmes puis les ont abandonnés sont d’épouvantables salauds et il faut légitimement les punir encore et encore !
C’est le sens de ce projet de réforme fiscale tendant à ne plus admettre la déductibilité des pensions alimentaires du revenu imposable pour celui qui la verse, en l’occurrence le père. Cette déductibilité est d’ailleurs plafonnée.
Actuellement, la bénéficiaire (la mère) doit intégrer ces pensions à son revenu. Ce qu’on oublie de dire, c’est que la mère se voit attribuer les parts liées au nombre d’enfants à charge, ce qui vient donc minorer son quotient familial donc son impôt et que c’est la mère qui peut percevoir les allocations familiales et les aides diverses et variées.
Au surplus, la majorité des femmes en situation difficile ne sont pas imposables, donc la question ne se pose même pas.
Une fois de plus, ce sujet n’en n’est pas un et reste exclusivement idéologique.
J’ai évidemment moi-même vécu un divorce avec deux enfants en bas âge.
Il m’a paru normal et responsable de ne pas demander la garde alternée (auquel cas la question de la pension alimentaire ne se pose pas), tant il me semblait, et il me semble toujours, que la mère reste la mieux à même de prendre en charge de très jeunes enfants.
Dès lors, il est aussi normal de contribuer à l’éducation des enfants en payant une pension alimentaire.
Pour autant, le sort affectif réservé au père avec ces « droits » un weekend sur deux, la moitié des vacances scolaires, un mercredi sur deux est extrêmement dur à vivre…
En fait la pension alimentaire, c’est une sorte de redevance payée pour que les enfants puissent garder le nom du père….
Et puis le divorce, cela recouvre des situations très différentes, chaque cas est un cas particulier.
Il ne viendrait pas à l’esprit d’un père normalement constitué de « laisser ses enfants à l’abandon » !
Le divorce, quoi qu’on en dise, est un terrible traumatisme pour les enfants et aussi pour celui, ou plus rarement celle, qui se voit privé de ses enfants.
Je ne vois pas en quoi une réforme fiscale débile viendrait adoucir ces douleurs et pourrait relancer la natalité !
Patrick ROBERT