Adieu Patrice, ou plutôt à Dieu !

L’article que j’avais commencé à écrire, à l’invite de Patrice restera inachevé.

Quand j’ai appelé Patrice ce dimanche soir, comme quasiment tous les soirs depuis de longues années, j’ai bien senti qu’il était « au bout de sa vie », comme on dit maintenant.

Ces discussions, c’était la conférence de rédaction de la petite souris. Nous évoquions les sujets à traiter, les articles à écrire. Bien souvent, nous n’étions pas d’accord et défendions nos positions avec la passion qui nous caractérise, parfois ça chauffait dur, si j’ose dire !

Mais ce soir-là, Patrice m’a avoué qu’il n’en pouvait plus et c’est sans réelle surprise que j’ai appris le lendemain la terrible nouvelle de la bouche de Jérôme, son frère bien-aimé.

Tout s’est alors bousculé dans ma tête.

D’un côté une grande émotion et un infini chagrin, mêlé à une forte colère de voir ainsi partir un ami si cher, un frère, un père, une lumière.

De l’autre côté une forme de soulagement de savoir qu’il pourrait enfin se reposer, apaisé après son incroyable combat et entrer dans ce monde auquel il croyait tant.

Patrice a fait preuve d’un immense courage qui forgeait l’admiration de tous.

Un courage qui forgeait mon admiration.

Je lui disais souvent « continue à te battre, tu es un modèle pour tous et pour moi, en particulier, rends moi ce service, j’ai besoin de ta force ».

Mais, il n’était pas besoin de dire à Patrice « Courage ».

Le courage, il en a fait preuve toute sa vie et toute sa fin de vie.

Courage de prendre des risques, courage d’aller au bout de ses idées, courage d’affronter, courage de rebondir, courage de réagir.

Quelle leçon tu nous as donné !

Ce courage s’accompagnait d’une autre immense qualité, une qualité qui accompagne le courage : La fidélité.

Fidélité à sa famille, fidélité à ses amis, fidélité à ses idées, fidélité à sa foi, fidélité à son pays, fidélité à ses convictions.

Patrice, tu m’as fait l’honneur de participer à la belle aventure de la petite souris.

Une belle aventure et un beau succès.

Je peux l’avouer maintenant, j’ai souvent été sa plume quand il me disait : « Peux-tu me faire un papier sur ce sujet ?»

Jamais, je n’ai refusé car je savais combien son blog, je dis bien son blog, était important pour lui.

C’est pourquoi, ayant trouvé les accès nécessaires, je vais tenter de poursuivre son œuvre, puisque tel est le souhait qu’il a exprimé avant de partir. C’est pour moi un devoir.

Et je sais que tôt ou tard, je le rejoindrai dans un monde meilleur et que nous pourrons continuer nos discussions et apporter notre regard décalé sur les turpitudes de ce monde.

A bientôt, mon Patrice.

Patrick ROBERT