INAPTOCRATIE
Dix mois après son élection, le Président le plus impopulaire de la Vème République tente de coller des rustines sur un pneumatique qui coule, entraînant par là-même les français dans le Triangle des Bermudes. Cela en devient pathétique !
D’un pas brinquebalant, le président s’est présenté devant le micro avec un air accablé, sans pour cela renier ses erreurs et redonner l’espoir d’un vrai changement. On aurait presque pitié, si ce n’est qu’occupant les responsabilités suprêmes, a-t-il le droit d’être aussi naïf ?
Car, lors de son meeting de campagne au Bourget, n’avait-il pas promis de lutter contre la finance « sans visage », parlant d’une « république irréprochable », alors qu’à ses côtés son trésorier de campagne utilisait des sociétés-écrans installées aux îles Caïmans pour porter ses investissements en Chine…
Et aujourd’hui de nous promettre « qu’il ne sera pas possible pour une banque de dissimuler les transactions effectuées dans un paradis fiscal... »
Sauf que cette mesure n’a rien de nouveau. Elle figure déjà par l'adoption récente d'un amendement à la loi bancaire, au Palais du Luxembourg.
Quant à vouloir que l'obligation de transparence soit adoptée par l’Union Européenne et "demain" ?… "étendue aux grandes entreprises"... Reste à savoir ce qu’entendent nos partenaires sur la notion de « demain »…
D’autant que ce n’est pas « l’Europe » mais les Etats-Unis de Barack Obama qui ont fait plier la Suisse, l’obligeant à abandonner son secret bancaire à l’égard de Washington.
Guernesey, Jersey, l'Autriche, le Luxembourg et quelques autres Principautés d’opérette sont encore dans le collimateur en attendant « demain ? » de rentrer dans le rang.
Avant de venir minauder devant les écrans, les « envoyés spéciaux » du Parti Socialiste feraient bien d’écouter Thierry Philipponnat ( Secrétaire général de l'ONG Finance Watch) déclarer « que ce n'est plus tenable, ni éthiquement ni moralement, mais pas plus économiquement, puisque la fraude fiscale coûte à la France chaque année à peu près l'équivalent du déficit public. »
En écoutant Thierry Philipponnat (trop peu mis en avant par les médias "bien-pensants"), les Français se rendent compte qu’on les berne avec les mesures d’austérité que leur impose le gouvernement socialiste et pas plus que ce qui précède, ils sont enclin à croire en la politique du Chef de l’Etat qui est lui-même de plus en plus contesté par ses ministres au point de sermonner « qu’aucun ministre ne peut remettre en cause la politique qui est conduite, qui n'est pas l'austérité. » « Le sérieux, c'est le cap, la croissance, c'est l'objectif, l'emploi, c'est l'exigence. Cette politique a été fixée, je n'en changerai pas… »
Quant à créer une nouvelle Haute Autorité pour « surveiller » la bonne application des décisions présidentielles, il y a belle lurette que les Français n’y croient plus, pour la bonne raison que ces « machins » sont peuplés des copains qui varient en fonction des majorités au pouvoir.
D’autant qu’il existe déjà « la Commission pour la transparence financière de la vie politique ». Il suffit de lui donner les moyens de contrôle sans tomber dans le voyeurisme ou la chasse aux riches.
François Hollande devrait se souvenir de la réflexion de Winston Churchill à propos des Comités Théodule « Groupe de personnes incapables de faire quoi que ce soit par elles-mêmes, qui décident collectivement que rien ne peut être fait ».
Vildenay