LES TRIBULATIONS DE GILDAS LE BRETON
GILDAS EN ALGÉRIE (7)
Tipaza
J’ai pu m’y rendre à plusieurs reprises. C’était réellement la première ville romaine que j’avais l’occasion de visiter. J’avais déjà pu voir une ou deux villes gallo-romaines exhumées que l’on peut reconnaître avec un effort d’imagination. Ici la promenade dans les ruines m’a fait vivre un grand moment d’émotion : mettre mes pas dans ceux de gens vivant il y a presque 2 000 ans, retrouver l’organisation de la ville prenant en compte des besoins que l’on oubliera pendant des siècles avant qu’ils ne redeviennent d’actualité.
Il n’y a plus le bruit de la ville en mouvement, les promeneurs, entre les pierres et les fleurs sauvages, se font discrets. J’ai toujours été surpris par le soin que les Algériens, pourtant habituellement si prompts à se débarrasser de ce qui peut les encombrer, apportent à laisser ce lieu propre.
La ville a beaucoup souffert : abandon par ses habitants, séismes réguliers, tempêtes de sable. Tout avait été enseveli et ce n’est que depuis la fin du XIXème siècle qu’elle a été redécouverte.
Beaucoup reste encore à découvrir sous le sable, la végétation et la ville moderne.
En prenant soin de leur passé, quelqu’en soit l’origine, les Algériens bâtissent leur avenir commun et repoussent les tentations de culture imposée…
Albert Camus a écrit de belles pages sur l’Algérie, il aimait tant ce lieu qu’une stèle en son hommage y a été érigé.
Gildas Le Breton