TOUCHE PLUS MON PARC (suite 4)
Joignant l’acte à la parole du seigneur, voilà donc qu’au printemps 2013, élagueurs et bûcherons envahissent le Parc des Oiseaux et se mettent à abattre deux beaux arbres, largement centenaires, en bordure de la rue des Oiseaux. On aurait pu croire qu’après ce premier raid les choses allaient en rester là. Pas du tout !
Quelques mois plus tard, ne voit-on pas revenir la même horde sauvage des bûcherons avec les mêmes appétits de destruction. Elle abat dans le plus total empressement le plus grand arbre du groupe. Un arbre majestueux, de la famille des tilleuls, d’une trentaine de mètres de haut, âgé de près de 135 ans. Quand on sait qu’un tilleul vit près de 400 ans, on mesure le niveau de mépris de la nature que représente un tel abatage. Cet arbre, qui a dû naître entre 1878 et 1882, avait peut-être une intéressante particularité. Beaucoup d’arbres de la liberté furent plantés en 1889 pour commémorer le centenaire de la Révolution Française. Et ces arbres étaient des tilleuls. Le magnifique arbre abattu faisait-il partie de ceux-là ? Alors de surcroît, aurait-on abattu un arbre de la liberté ?
L’autre incompréhensible et répréhensible massacre a été l’abatage, deux jours plus tard, du magnifique tilleul officinal (tilia platyphyllos) qui, détaché de tous les autres, trônait fièrement au milieu de la prairie. Un arbre parfaitement droit et sain, de plus de 20 mètres de haut. Il était si merveilleux qu’au moment de sa floraison il inondait de ses tièdes et suaves senteurs tout le voisinage sur au moins deux cent mètres à la ronde. Au désespoir des bûcherons désolés de devoir abattre un arbre aussi sain, un des plus beaux ornements du parc fut impitoyablement plaqué à terre. Immédiatement débité en rondins il fut embarqué illico presto vers une destination inconnue où plus personne ne l’a jamais revu… (A suivre)
Ignare de Layoli