LE TEMPS DE L’AVENT

Publié le par Abbé Alain Arbez 

LE TEMPS DE L’AVENT

Les calendriers de l’avent ont été détournés de leur sens initial pour devenir des objets de consommation.

Si l’avent nous prépare traditionnellement à célébrer Noël, il nous prépare surtout à accueillir l’avènement du Royaume de Dieu : rappelons-nous que – depuis 2000 ans – la fête initiale et centrale du christianisme est Pâques, mémoire de la libération du peuple de Dieu et de la résurrection de Jésus vainqueur de la mort.

Noël, fête de la naissance de Jésus, a été instituée dans la période du solstice d’hiver, pour célébrer annuellement l’incarnation rédemptrice de la Parole de Dieu.

Pâques et Noël sont en réalité deux fêtes indissociables dans la compréhension de la foi. Résurrection et incarnation sont liées.

Le thème principal de l’avent est la lumière. C’est une invitation à rester attentifs et vigilants en reprenant conscience du règne de Dieu qui advient au cœur du temps. La liturgie de ces quatre semaines appelle à renforcer l’espérance reliée au retour du Christ et à son avènement.

Noël reste la perspective permanente du temps de l’avent. C’est l’accomplissement des anciennes prophéties d’Israël concernant la venue du Messie, mais c’est aussi l’annonce de son retour en gloire.

« En célébrant chaque année la liturgie de l’avent, l’Eglise actualise cette attente du Messie : en communiant à la préparation de la première venue du Sauveur, les fidèles renouvellent leur désir ardent de son second avènement » (Catéchisme de l’Eglise catholique)

Comment comprendre le sens exact de ce mot « avent » ? Le terme vient du latin « adventus » qui signifie « avènement ». A la suite de l’attente du « jour du Seigneur » au sein du peuple d’Israël, on a désigné ainsi par « adventus » la venue du Christ dans notre humanité. L’avent célèbre l’avènement de sa naissance avec celui de son retour glorieux à la fin des temps.

Les grands témoins du temps de l’avent sont le prophète Isaïe, Jean-Baptiste et Marie. Leur apport spirituel est complémentaire dans la compréhension du mystère du salut et vient rappeler le lien indéfectible entre ancien et nouveau testaments.

  • Isaïe exprime l’espérance messianique en annonçant la naissance de l’Emmanuel (Immanou-El = Dieu avec nous) où se rejoignent intentions de Dieu et désirs de l’humanité.
  • Jean-Baptiste annonce la proche venue du Messie attendu et, en tant que précurseur, il en prépare l’accès par le baptême de conversion, la « teshouva ».
  • Marie, jeune fille juive fervente imprégnée de la spiritualité des « anawim », pauvres de Yahvé, donne à Dieu son acceptation pour être la mère du messie.

Une préface eucharistique de l’avent résume très bien ce triptyque : « Le Christ est celui que les prophètes avaient chanté, celui que la Vierge attendait avec amour, celui dont Jean-Baptiste a proclamé la venue et révélé la présence au milieu des hommes. C’est lui qui nous donne la joie d’entrer déjà dans le mystère de Noël pour qu’il nous trouve, quand il viendra, vigilants dans la prière et remplis d’allégresse »

Quant à l’état d’esprit recommandé durant ce temps de l’avent, quatre pistes sont proposées pour le vivre intérieurement : l’attente. La vigilance. Le désir. La patience.

L’attente. Nous en faisons chaque jour de multiples expériences. Dans le verbe « attendre », il y a le mot « tendre » vers ; ce qui signifie élan, mouvement et dynamisme. Pendant l’avent, nous allons à la rencontre de Celui qui vient, mais Dieu attend aussi une attitude de notre part. L’attente est réciproque.

La vigilance. L’attente s’accompagne souvent d’attention et de vigilance. Dans les monastères, un office de nuit porte le nom de « vigiles ». Des femmes ou des hommes consacrés à Dieu veillent sur nous par leur prière : contemplation et compassion. Nous pouvons prier de même pour que le monde s’oriente vers la vie, en développant la vigilance de l’esprit et du coeur.

Le désir. L’étymologie de ce mot est parlante : desiderium, le préfixe de exprime l’absence et sidus signifie étoile, comme dans sidéral. A Noël, nous trouverons l’étoile éclairante qui nous manque, en compagnie des mages de l’Epiphanie, ces personnages venus de loin, guidés par l’étoile du Messie israélite jusqu’à la crèche de Bethléem de Judée.

La patience. Nous aimons voir advenir ce que nous attendons : de la justice, de l’esprit de communion. L’enfant exige que son désir soit exaucé dans l’instant. Or la vie est un cadeau dont il faut savoir remercier Dieu chaque jour. L’adulte a appris que la patience signifie maturité et de maîtrise de soi. C’est ainsi que se manifeste une forme de respect du rythme des autres.

Parcourons le temps de l’avent avec foi, espérance et amour !

QUAND LES FEUILLES D’AUTOMNE S’ENVOLENT

 

 

 

 © Abbé Alain Arbez 

avec l’aimable autorisation de Dreuz.info. 

Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, Membre de la JRJK, Commission de dialogue judéo-catholique (conférence des évêques suisses et fédération des communautés israélites suisses).

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