LA HAINE OBSESSIONNELLE DE LA FRANCE INSOUMISE VIS-À-VIS DE L’ÉTAT HEBREU, DERNIER ÉPISODE
Selon un article du JDD, un jeune Français de confession juive est menacé et harcelé après de fausses accusations proférées par le député LFI, Thomas Portes. Pour Gilles-William Goldnadel, cet épisode s’inscrit dans un processus haineux dans lequel son mouvement a été emporté.
Les faits sont graves autant qu’accablants : le Journal du Dimanche confirmait, dans un article publié le 21 mars, que le député de la France Insoumise, Thomas Portes, avait gravement mis en danger la vie d’un jeune juif français en l’accusant faussement. Samuel O. a en effet été contraint de porter plainte parce que le député Insoumis, reprenant les fausses affirmations d’un journaliste palestinien, l’avait dénoncé sur X, l’accusant d’avoir torturé des terroristes du Hamas capturés par l’armée israélienne. Or Samuel O. habite la région lyonnaise, est français, n’a jamais fait partie de Tsahal et s’est rendu la dernière fois – brièvement – en Israël pour un mariage en 2023…
Depuis l’annonce intempestive de Thomas Portes, la vie de Samuel O., désormais sous protection, est un enfer au regard des menaces de mort et du harcèlement qu’il subit des milieux islamistes. Le député dépité, s’est fendu sur X d’un communiqué daté du 22 mars dans lequel il annonce, mais un peu tard, avoir effacé ses accusations gravissimes. Le reste, pour tenter de garder la face, se bornant à poursuivre le procès d’Israël.
Je rapporte ces faits pour deux raisons. La première réside dans le fait qu’en dépit de la gravité des circonstances relatées et largement commentées sur les réseaux sociaux, peu de médias s’en sont fait l’écho. J’apporte donc ma contribution à l’information du public. La deuxième raison est à mes yeux infiniment plus impérieuse. La faute du député de la France Insoumise ne doit rien au hasard.
Elle s’inscrit dans un processus haineux dans lequel celui-ci a été emporté et par lequel il ne pouvait que, dans son élan, fauter. Thomas Portes fait en effet partie du bataillon le plus déterminé des membres d’une organisation politique d’extrême-gauche dont les faiblesses pour le Hamas terroriste ne sont plus à documenter. Les juifs français en général et Samuel O. en particulier sont les victimes collatérales de cette haine obsessionnelle de l’État hébreu.
J’ai déjà écrit que les arrière-pensées électoralistes n’empêchaient ni un impensé antisémite ni un penchant anti-occidental « racisant ». La France Insoumise, ces derniers jours, aura en effet franchi sans ambages ni grandes obstructions morales ou politiques un fossé sémantique. L’utilisation sans vergogne du terme de « génocide » pour l’appliquer à la riposte de l’armée israélienne contre le Hamas à Gaza, le prouve.
Convaincre Israël de génocide, c’est traduire a posteriori les Anglo-Américains devant Nuremberg pour leurs bombardements infiniment plus meurtriers sur les villes allemandes de Hitler.
On voudra bien ne pas prendre l’auteur de ces lignes pour un naïf. Il n’est pas le plus mal placé pour savoir que la phraséologie propagandiste de la France Insoumise ne s’inscrit pas dans un cadre rationnel et historique mais idéologique et hystérique. Dans mon Journal de guerre, j’écris dès le mardi 10 octobre.
Israël riposte par des bombardements massifs sur une zone urbaine. Comme les alliés sur la France occupée. Gaza assiégée. J’entends ici prendre date. Le grand pogrom commis par les islamo-nazis a trois jours et la vraie riposte d’Israël n’a pas encore commencé. Je ne donne pas trois jours pour qu’Israël soit nazifié et les Palestiniens peints en martyrs « génocidés ».
Nous y sommes. Et parmi tous les peintres que j’envisageais pour peindre le soldat juif en SS, je plaçais bien évidemment au premier rang de la galerie, la France Insoumise. Je savais trop la jouissance qu’elle tirerait à accuser de génocide l’État-ghetto. Mais à la destination des victimes de bonne foi – innombrables – de cette propagande fantasmatique, je ne puis faire l’économie des arguments de la raison, encore qu’il m’en coûte. Pourtant, avant cela, un dernier mot du cœur. Avant que de dire pourquoi oser taxer de génocide la riposte guerrière du massacré agressé relève de l’ignominie, je tiens à écrire combien les nombreuses victimes innocentes de Gaza, profondément et sincèrement, me navrent. Car pour paraphraser Barbara, les enfants ce sont les mêmes, à Gaza ou à Beriz, à Göttingen oo à Paris.
J’en reviens à la raison. Convaincre Israël de génocide, c’est traduire a posteriori les Anglo-Américains devant Nuremberg pour leurs bombardements infiniment plus meurtriers sur les villes allemandes de Hitler. C’est encore, bien plus près de nous, accuser les alliés de génocide pour avoir détruit durant la guerre contre l’État islamique les immeubles de Mossoul à 65% tandis que ceux de Gaza le seraient à 35%, selon le professeur John Spencer travaillant à West Point. Sans oser évoquer Grozny, ville entièrement rasée… On excusera ce calcul macabre dans un contexte délétère où les chiffres donnés par une organisation terroriste, ne disposant même plus d’une administration en mesure de procéder à un recoupement, sont considérés par beaucoup, dont l’audiovisuel public…
Les Insoumis, à l’instar de Thomas Portes, et leurs obligés wokistes ou islamistes détestent Israël en Orient parce qu’ils n’aiment guère le français d’Occident.
Je n’évoquerai pas non plus la différence de traitement dans l’espace concernant le risque de famine. On l’évoque sans répit concernant Gaza. Il y a quatre jours, l’intellectuel arabe Amjad Taha écrivait que l’ONU avertissait d’un risque de famine mortelle pour 222.000 enfants au Soudan. Il imputait la responsabilité de la situation aux Frères musulmans et s’étonnait du silence assourdissant, le comparant au bruit à Gaza. Taxer Israël de génocide – pardon de parler en juriste, mais ici, comme souvent, le droit rejoint la morale -, c’est oublier l’absence de toute intentionnalité. C’est la raison pour laquelle la Cour internationale de justice de la Haye, saisie par l’Afrique du Sud, au grand désarroi de la France Insoumise, n’a osé condamner Israël. Tant il est vrai qu’Israël n’a jamais voulu – volontairement – toucher le moindre cheveu d’un seul enfant de Gaza. Enfants utilisés cyniquement comme boucliers par le
Je voudrais achever cette chronique par l’explication idéologique que je livrais dans mon Journal de guerre, ce 10 octobre, pour annoncer le bûcher du génocide qui ne pouvait qu’être dressé : L’explication n’est pas que politique ou médiatique. Elle ne repose pas seulement sur l’immensité du Nombre et l’énormité de l’Argent contre l’unique et le tout petit. Sur la presse d’extrême-gauche encore en majesté, qui fait montre d’un esprit critique acéré pour l’Un et d’une indulgence coupable pour l’Autre. Sur les relais pseudo-humanitaires, tous acquis à la Palestine, d’Amnesty International à MSF en passant par l’OMS. Sur la révérence craintive et obséquieuse pour la mer immense de la rue arabe dans sa sainte colère. Il y a tout cela et l’antisémitisme classique.
Il y a pourtant une explication inconsciente et psychiatrique qui les contient, mais aussi les dépasse : les Juifs sont des Blancs au carré. Qui se défendent bec et ongles. Avant d’achever le vieux mâle blanc mourant, terrassons le jeune étalon de l’Occident encore vivant. Les Insoumis, à l’instar de Thomas Portes, et leurs obligés wokistes ou islamistes détestent Israël en Orient parce qu’ils n’aiment guère le français d’Occident, qu’il se prénomme Samuel ou qu’il se prénomme Pierre.
Gilles-William Goldnadel
Publié dans Figaro Vox et sur Dreuz.info
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox et intervient régulièrement sur CNews.
Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare «hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique» (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un «nouvel antisémitisme» d’une certaine partie de la gauche.