L’EXTRÊME GAUCHE MÉDIATIQUE APPELLE A SE BATTRE PHYSIQUEMENT CONTRE SES OPPOSANTS
Lors d'une conférence organisée par «Mediapart», l'humoriste Mahaut Drama a suggéré de «se battre» si Marine Le Pen gagne en 2027. Pour notre chroniqueur, ce discours n'est hélas pas un incident isolé et s’inscrit dans une tendance de fond.
Dernier avatar de l'intolérance d'extrême gauche. Une journaliste et humoriste de France Inter, Mahaut Drama, a envisagé de prendre les armes en cas de victoire du Rassemblement national.
Pour tenter d'éteindre les feux de l'indignation, Sandrine Rousseau, rarement à court d'approximations, a excipé sur X (ex-Twitter) de l'alibi humoristique. Et il est vrai que l'intéressée est une journaliste et humoriste de service public, membre de l'équipe de Charline Vanhoenacker ayant dessiné sur une affiche d'un politicien juif des moustaches hitlériennes. Sauf que le discours incriminé a été proféré très sérieusement lors d'un Festival public organisé par le média en ligne d'extrême gauche «Médiapart». C'est dans ce cadre très sérieux, dont la thématique était: «Comment lutter contre l'extrême droite?», que la préposée de France Inter a déclaré très sérieusement qu'en cas de victoire de Marine Le Pen en 2027 : «J'ai une question. Concrètement, qu'est-ce qu'on fait ? Est-ce que nous aussi on a des factions armées ? On se prépare à leur répondre ? Est-ce qu'on doit être radicaux jusqu'à ce point-là ? Est-ce qu'on doit faire la révolution ? Encore une fois, je ne pose que des questions».
Elle a ajouté : «En tout cas si dans trois ans, s'il y a l'accession au pouvoir de Marine Le Pen, c'est sûr qu'on ne pourra pas continuer à mettre des affiches disant “patriarcaca”. Il va falloir qu'on leur réponde autrement. Moi, après, je ne sais pas me battre. Je ne suis pas courageuse à ce point-là. Mais s'il y a des gens qui sont prêts à être courageux à ce point-là, je ne peux que les encourager».
Il convient de préciser que ce discours prononcé dans une salle devant un public, a été filmé et mis en ligne par «Mediapart». Il a été salué par des applaudissements nourris, nul, apparemment dans l'assistance, et pas davantage le média électronique, ne s'interrogeant sur le point de savoir si, par hasard, ce discours ne remettait pas en cause le fondement même du principe républicain du vote démocratique et ne constituait pas une apologie de la violence.
Des élus de la République, en revanche, se sont interrogés à leur place, puisque des députés RN tels que Laure Lavalette et Thomas Ménagé ont fait savoir qu'ils dénonçaient ces propos incendiaires au procureur de cette République.
Un autre parlementaire, membre des Républicains, en la personne de Stéphane Le Rudulier, a écrit sur X : «Le service public doit immédiatement suspendre cette fausse humoriste et vraie nervis extrémiste , menace pour la démocratie». Il a exigé de «nettoyer les écuries d'Augias de France Inter " : " Nos impôts ne doivent plus financer l'extrême gauche anti-républicaine antisémite et anti-démocratique».
Mes lecteurs savent bien que je ne contredirai pas avec alacrité ce sénateur des Bouches-du-Rhône dans sa sévérité à l'égard de l'audiovisuel de service public vivant sous le joug de l'idéologie gauchisante.
À ce sujet , j'ai noté que le 29 mars, Adèle Van Reeth a déclaré dans Le Figaro qu'elle «assumait» que France Inter soit une radio «progressiste»... Puis-je très respectueusement demander à la directrice de France Inter au nom de quoi elle aurait le droit de décréter que l'antenne publique puisse appartenir au camp des «progressistes?». Je n'aurais, pour ma part, et malgré mes dilections, aucunement le désir de souhaiter qu'elle fût «conservatrice» bien qu'elle m'appartînt autant qu'à elle en tant que contribuable contribuant à son budget de fonctionnement. J'exige seulement qu'elle devienne enfin objective et pluraliste, conformément à son cahier des charges.
Mais revenons à l'intolérance violente de l'extrême gauche.
Le discours de Mahaut Drama n'est pas un incident extravagant isolé : Il constitue la dernière manifestation d'un phénomène d'une extrême dangerosité. J'y ai consacré en 2022 mon avant-dernier ouvrage, au titre délibérément évocateur que provocateur de Manuel de résistance au fascisme d'extrême gauche tant je considère que le péril islamo-gauchiste mâtiné de wokisme nous guette et par son intolérance et par sa violence.
Ces derniers jours, deux événements nous l'auront encore rappelé.
Ce fut le meeting public non autorisé à Sciences Po, organisé le 12 mars «en soutien à Gaza» avec l'encouragement des Insoumis et à l'intérieur duquel une étudiante juive fut empêchée de pénétrer.
Ce fut ensuite cette manifestation publique jeudi devant le tribunal de Lille en présence de Jean-Luc Mélenchon et de Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT. Sans le moindre complexe, ces deux personnalités sont venues apporter publiquement leur soutien à un cadre cégétiste local poursuivi pour avoir fait clairement l'apologie du pogrom du 7 octobre en le justifiant. La procureure de la République, dans des réquisitions sévères, a réclamé contre leur protégé un an de prison avec sursis.
L'apologie de la violence sanctifiée par le combat politique ou la répulsion qu'inspire l'adversaire disqualifié par voie de diabolisation fantasmée fait donc recette.
L'arrivée au pouvoir, dans un cadre strictement démocratique, d'un parti politique détesté fantastiquement par l'extrême gauche intolérante ne relève tellement plus de la fiction, qu'elle s'y prépare. On peut se demander même si son discours délétère à l'égard du Hamas islamiste ne relève pas autant de l'alliance stratégique dans la rue que de l'électoralisme tactique à plus courte vue. Elle sait pouvoir compter sur les membres des «blacks blocs» comme sur les prétendus Antifas dont la violence n'a d'égale que l'indolence des pouvoirs publics à leur endroit.
Si elle s'y prépare, tous les démocrates républicains, quels que soient leurs partis, doivent s'y préparer.
Car il y a grand danger.
Gilles-William Goldnadel
Publié dans Figaro Vox et sur Dreuz.info
Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox et intervient régulièrement sur CNews.
Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare «hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique» (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un «nouvel antisémitisme» d’une certaine partie de la gauche.