POURQUOI LES GAUCHISTES SOUTIENNENT LES ISLAMISTES (7/8)

Publié le par Magali Marc

POURQUOI LES GAUCHISTES SOUTIENNENT LES ISLAMISTES (7/8)

L’anti-racisme

Les gauchistes font mine de défendre ceux qui parmi les Arabos-musulmans se livrent à des actes de vandalisme ou rejoignent l’ÉI, mais en vérité les méprisent bien plus que leurs arguments anti-racistes ne pourraient le faire croire.

Selon les gauchistes, les Arabos-musulmans ne sont pas assez intelligents pour comprendre tout seuls pourquoi leur intégration dans l’Occident judéo-chrétien pose problème. Il faut tout leur mâcher, leur faire comprendre qu’ils ont des droits et qu’ils sont victimes du racisme, de l’exclusion, de l’islamophobie.

Les gauchistes parlent des musulmans et agissent envers eux comme s’ils avaient affaire à des demeurés, incapables de se responsabiliser et de se prendre en mains.

D’aucuns accusent les identitaires et les nationalistes de se croire moralement supérieurs.

Mais quand on relit des auteurs gauchistes tel Jean Ziegler, on voit bien que ce sont les gauchistes qui donnent des leçons de morale.

Même si on peut démontrer que les Arabos-musulmans se sont livrés à des guerres de conquêtes, à des pillages et en sont venus à dominer le Moyen Orient avant les guerres de conquête des Ottomans, les gauchistes continuent de les considérer comme des attardés irresponsables, exploités ou laissés pour compte par les capitalistes occidentaux.

Pour mieux les défendre et les justifier, la gauche a inventé la cause anti-raciste.

Mais Jean François Revel ne s’y est pas trompé.

Alain Laurent dans un article paru dans la revue de l’ALEPS de juillet 2007 sous le titre: « (Re)lire Jean-François Revel », écrivait :

«Jean-François Revel a repéré le véritable et idéologiquement tyrannique héritier du socialo-communisme dans l’«anti-racisme», transformé en machine à stigmatiser et ostraciser ceux qui n’acceptent pas de céder au diktat d’un multiculturalisme fourrier de l’islamisation des sociétés ouvertes. Il s’en avise très tôt, dès le printemps 1992: « On se demande souvent quelle idéologie va remplacer le socialisme. Mais elle est déjà là sous nos yeux : c’est l’anti-racisme. Entendons-nous bien: l’antiracisme dont je parle n’a pas pour but réel de servir de lutte contre le racisme, pas plus que le socialisme n’avait pour but réel de lutter contre la pauvreté et l’inégalité. Comme toutes les idéologies, celle de l’anti-racisme se propose non de servir ceux qu’elle prétend délivrer, mais d’asservir ceux qu’elle vise à enrôler (…)»

Revel n’était pas plus tendre avec l’islam, autre tabou qui tétanise les esprits faibles et engendre des cohortes d’idiots utiles de l’anti-racisme.

On lui doit une lumineuse définition de la vraie laïcité : « Si la laïcité entretient un lien intime avec la démocratie, c’est que celle-ci respecte la liberté de tous les cultes et refuse l’intrusion de l’un ou l’autre de ces cultes dans la sphère publique, laquelle doit rester neutre » – (avis à la sainte alliance Vatican-La Mecque !).

Selon Revel, « l’islam, depuis ses origines, se définit et se vit comme indissociable du pouvoir et de l’organisation de la société tout entière. Il ne tolère pas la séparation du civil et du religieux sur laquelle reposent les États modernes » (Le Point, 24 avril 1897).

Lors d’un entretien avec le Figarovox le 22 juillet dernier, Laurent Bouvet 1 expliquait les rouages de l’islamo-gauchisme:

«Toute une partie de la gauche, politique, associative, syndicale, intellectuelle…, orpheline du grand récit socialiste et communiste, va trouver dans ce combat pour ces nouveaux damnés de la terre sa raison d’être …

Pour toute une partie de la gauche, chez les intellectuels notamment, tout ceci est devenu une doxa.

Tout questionnement, toute remise en question, toute critique étant instantanément considérée à la fois comme une mécompréhension tragique de la société, de l’Histoire et des véritables enjeux contemporains, comme une atteinte insupportable au Bien, à la seule et unique morale, et comme le signe d’une attitude profondément réactionnaire, raciste, «islamophobe», etc.

C’est pour cette raison me semble-t-il que l’on retrouve aujourd’hui dans le débat intellectuel et plus largement public, une violence que l’on avait oubliée depuis l’époque de la Guerre froide.

Tout désaccord, toute nuance, tout questionnement est immédiatement disqualifié. »

1Laurent Bouvet est professeur de Science politique à l’Université de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines. Il a publié L’insécurité culturelle* chez Fayard en 2015.

(Suite vendredi prochain)

Magali Marc (@magalimarc15

Avec l’aimable autorisation de Dreuz.info.

Magali Marc a été directrice des communications dans diverses ONG tout en complétant une Maîtrise et un Doctorat en Science politique à l’Université de Montréal. Elle a enseigné la Sociologie du Québec ainsi que l’Histoire de la Constitution canadienne dans un collège bilingue de Montréal pendant plus de dix ans. Elle a publié de nombreux articles et textes d’opinion dans diverses revues à Montréal. Elle est l’auteur d’un cahier pédagogique d’histoire pour le Secondaire V, Les Défis du XXe siècle (2013, LIDEC éditeur).

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