L’IMMIGRATION EN FRANCE EST INSUFFISAMMENT MOTIVÉE PAR LA RAISON TRAVAIL
L’immigration en France est insuffisamment motivée par la raison travail, selon une étude de la fondation IFRAP
Dans la vaste majorité, les immigrés ne viennent pas en France pour travailler. C’est en substance la principale conclusion d’une étude à paraître bientôt sur le site de la Fondation IFRAP (Fondation pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques) en plein casse-tête parlementaire sur le projet de loi immigration. Sa directrice Agnès Verdier-Molinié en a retracé les grandes lignes dans une tribune accordée au Figaro, soulignant que le débat public n’était pas suffisamment orienté sur la question de l’immigration légale.
Une immigration majoritairement familiale
En comparant les données de l’OCDE, le think tank libéral met en évidence le fait que l’immigration pour motif familial constitue la première raison des arrivées légales en France : hors migrations de citoyens européens, 41% des entrées dans l’Hexagone ont été autorisées entre 2005 et 2020 pour raisons familiales, tandis que la raison « travail » n’a concerné que 10,5% des arrivées sur le territoire français sur cette période. Par ailleurs, le taux de chômage des personnes d’origine étrangère en France se situe à une moyenne plus élevée que celui de la population nationale, respectivement 12,3% contre 7,9%. Un phénomène que l’on retrouve ailleurs en Europe. Toutefois, la France se démarque par un écart de cinq points entre ces deux populations, au-dessus de la différence observée chez nos voisins européens.
Pour la Fondation IFRAP, la conclusion qui s’impose est claire : « La colonne vertébrale de la loi immigration devrait être de renouer un lien entre immigration et travail ». Comment y parvenir ? L’exemple canadien est cité, avec son permis à points prenant en compte l’âge, le niveau d’étude et la maîtrise de l’anglais dans une optique visant à favoriser les étrangers désireux de travailler. Une politique, nous dit l’IFRAP, qui a rétréci la différence entre le taux d’emploi des natifs et des non-natifs. Plus près de nous, au Portugal, le gouvernement a décidé de conditionner le permis de résidence à un contrat de travail, seule voie pouvant permettre à un immigré de faire venir sa famille dans le pays. Un moyen d’éviter que les nouveaux arrivants ne se reposent sur le système de protection sociale une fois sur place. Autre idée : s’inspirer du modèle des nations allemande, néerlandaise et belge, où une demande d’aides sociales peut conduire à une remise en cause du titre de séjour. Par contraste, en France, les prestations « nationales » octroyées aux étrangers réguliers coûtent entre six milliards et sept milliards d’euros. Selon la fondation, la France recense 4,5 millions d’individus avec un titre de séjour valide, dont 700.000 nouvelles arrivées depuis 2015.
Le nombre d’exécutions d’OQTF diminue à mesure que le niveau de subventions aux associations d’aide aux migrants augmente
Sur le volet de la lutte contre l’immigration clandestine, Agnès Verdier-Molinié met en lumière le sous-investissement dans la politique de mise en œuvre des OQTF, qui demanderait un financement a minima de 180 millions d’euros. En 2023, le budget alloué se chiffre à seulement 44 millions d’euros. Une disparité colossale avec les 981 millions d’euros de subventions accordées aux associations d’aide aux migrants dans le cadre du projet de loi finances pour l’année 2024, définitivement adopté ce mardi 19 décembre par le biais d’un 49.3. De 306 millions d’euros en 2016, ces subventions ont depuis cette date été multipliées par trois. Résultat, le nombre de reconduites à la frontière a été divisé par trois : de 22,3% à 7%. Pour rappel, en 2019, Emmanuel Macron promettait de faire appliquer 100% des OQTF… Un engagement difficile à tenir, puisque le rôle de ces associations est précisément d’offrir aux migrants une assistance juridique en vue de les aider à contester les mesures d’éloignement.
Conséquence de cette politique migratoire, le nombre de clandestins en France a quasiment doublé en l’espace de seulement sept ans, note l’IFRAP. Un chiffre qui n’est d’ailleurs pas clairement identifié, puisqu’il n’est pas correctement évalué par le ministère de l’Intérieur, à supposer qu’il ne soit pas maintenu confidentiel, toujours selon la fondation. Alors que la place Beauvau évoque 600.000 à 700.000 individus, le think tank table plutôt sur un stock entre 780.000 et 900.000 de sans-papiers, dont 400.000 arrivées nettes depuis 2015.
Les mesures contenues dans la nouvelle version du projet de loi sur l’immigration adoptée ce mardi par la commission mixte paritaire seront-elles suffisantes pour refermer partiellement le robinet des entrées légales et illégales sur le territoire français, comme l’espère la droite ? Chez les Républicains et le Rassemblement national, on salue triomphalement une « avancée », toutefois insuffisante pour répondre à « l’immigration de masse ».
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