DES COMPORTEMENTS PAS TRÉS CATHOLIQUES QUAND LE GOUPILLON S’ALLIE A LA HACHE !
Décidément, le monde de la formation en alternance n’est pas toujours joli, joli, pour ne pas dire pas très catholique !
Cette année, mon centre de formation a décidé de convoquer pour la rentrée tous les inscrits, qu’ils aient une entreprise d’accueil ou non.
Nous organisons des ateliers de recherche avec réécriture des CV, des lettres de motivation et des simulations d’entretiens d’embauche avec les formateurs concernés.
Simultanément, nous continuons la prospection d’entreprises en accompagnant nos élèves dans les visites d’entreprises pour qu’ils « montrent le bout de leur nez » et déposent leur CV.
L’une de nos étudiantes est venue, tremblante de peur, nous informer qu’elle était convoquée à un entretien dans une entreprise qu’elle avait elle-même trouvée dans le secteur du loisir, un endroit où, paraît-il, le lancer de projectiles à manches est très prisé…
Fort bien, mais la gamine était tellement terrorisée à l’idée de cet entretien que nous avons, conjointement, décidé de la prendre en main et de la préparer.
Phase 1 : Refonte du CV et entretien avec ma Directrice, psychologue de formation, qui, du haut de ses 24 ans, connaît parfaitement bien la psychologie « des jeunes ».
Phase 2 : Simulation d’entretien d’embauche avec notre formateur en MCO et NDRC et moi-même, vieux briscard de 70 ans, qui en 45 ans de vie professionnelle de cadre supérieur bardé de diplômes, connait un peu la musique !
Phase 3 : Mise en condition psychologique de la gamine pour lui expliquer comment, le plus naturellement du monde, vendre ses qualités et avoir toute confiance en elle, en lui expliquant tous ces pièges de questions à 2 balles des recruteurs dans lesquels ne pas tomber !
Phase 4 : Une étudiante gonflée à bloc, détendue, prête à tout affronter et se confondant en remerciements !
Arrive le temps des entretiens.
Notre étudiante nous signale que « ça s’est très bien passé » et qu’elle a même été convoquée à un second entretien avec le manager et qu’elle est très optimiste.
Elle nous annonce avoir été retenue lors de notre frugal déjeuner du mardi !
Joie collective et félicitations !
Seulement voilà…
On ne lui avait pas dit que la condition sine qua non pour avoir un contrat avec cette entreprise de loisirs où on s’amuse à lancer des armes à long manche, c’était de quitter notre centre pour aller s’inscrire dans ce grand machin des hauteurs du Havre, gorgé de subventions et qui arbore « catholique » sur son fronton… Il y a des accords entre ce centre de loisirs et ce « lycée » catho dont la charité bien ordonnée commence, évidemment, par lui-même.
La gamine n’avait guère le choix, tant il est difficile de trouver un accueil en alternance. Elle quitte mon centre.
Un centre qui l’a accueillie, formée à la recherche d’entreprises, briefée, mise en situation et en confiance, le tout entièrement bénévolement.
Je n’en aurais pas voulu à l’entreprise d’accueil si la couleur avait été annoncée dès le début : Attention, nous ne travaillons pas avec le centre où vous êtes, mais avec ce « lycée » avec qui nous avons des accords.
C’est donc sans surprise que cette candidate, qui se plaisait particulièrement bien chez nous, a succombé à ce chantage.
Une grossière et ignoble manipulation relayée par ce « lycée » dont on peut réellement douter des valeurs chrétiennes.
Une honte…
Tant au niveau de cette « entreprise d’accueil » que de cet établissement catholique qui accepte allègrement de travailler avec des « gens de peu de foi ».
Nous, on ne mange pas de ce pain-là !
Au surplus, ce lycée qui arbore clairement et fièrement sur son fronton la mention « catholique », a commis au moins 3 péchés capitaux :
- La paresse en faisant croire à la gamine que CAPOCEANE FORMATION venait d’être créé, alors que l’école existe depuis 2001, une simple recherche sur Internet l’aurait démontré !
- L’orgueil : faire croire que leur établissement est le meilleur ;
- L’envie : En avoir encore et toujours plus, quitte à « flinguer » des confrères.
On pourrait, naturellement, rajouter le mensonge.
Quant à l’entreprise qui s’est livrée à cette odieuse manipulation, comment s’étonner que sa gestion des RH soit faite… à la hache ?
Rassurez-vous, membres de mon cher réseau d’anciens, nous gardons nos valeurs, celles héritées de notre chère Françoise Fouque : S’occuper avant tout de l’humain.
Patrick ROBERT