À QUOI BON MANIFESTER SI ON S’INTERDIT DE NOMMER LES RESPONSABLES DE L’ANTISÉMITISME

Publié le par Gilles-William Goldnadel

À QUOI BON MANIFESTER SI ON S’INTERDIT DE NOMMER LES RESPONSABLES DE L’ANTISÉMITISME

Finalement, je suis allé à cette manifestation. J’avais indiqué publiquement que je ne m’y rendrai pas. Que je me défilais, écœuré que j’étais par la polémique surréaliste sur le Rassemblement national et par le caractère trop vague de sa thématique « contre l’antisémitisme et pour la République ».

Il aura fallu les exigences d’Emmanuel Macron de vendredi, au micro de la BBC, sur un cessez-le-feu immédiat et sans conditions associées à l’annonce de son absence à la manifestation pour que je me ravise le samedi matin.

Je ne le regrette pas. Cette manifestation aura été un succès populaire indéniable. Par le nombre : plus de 105.000 personnes et par la qualité et l’esprit de ses participants. J’y ai rencontré un peuple français de toute origine ou presque. Des juifs bien sûr mais autant de chrétiens ou d’agnostiques, qui avaient en partage la douleur et l’amour de la France et d’Israël chevillé au corps et au cœur.

La vérité m’oblige à dire sans plaisir que je n’y ai pas aperçu beaucoup de musulmans, si ce n’est une délégation de mes chers Kabyles. L’esprit qui y régnait était empli d’empathie. « Tout le monde aime la police » chantaient mes voisins au passage de ceux qui assuraient notre sécurité. Et contrairement à ce que prétend mensongèrement le député Insoumis mais bien nommé Léaument, on n’y entendit aucun slogan « islamophobe ». Sans doute un rêve éveillé, il aurait été tellement content.

Après les fleurs, les regrets. Si cette manifestation fut un indéniable succès populaire – n’en déplaise à Jean-Luc Mélenchon – ce fut aussi l’échec politique que j’anticipais. Il faut dire, et je l’écris, que celle-ci a fait l’objet d’un sabotage impardonnable qui en a brisé délibérément son caractère unitaire.

Le saboteur en chef fut le porte-parole du gouvernement. Olivier Véran qui, rabaissant considérablement le débat essentiel à un vulgaire niveau politicien, décréta que le Rassemblement National n’avait pas sa place dans le cortège.

Il se trouve que le parti de Marine Le Pen très présent depuis le 7 octobre dans la défense d’Israël et des juifs français agressés – fut le premier à répondre présent. Mon imagination est impuissante à décrire la réaction de Olivier Véran si, à l’instar de Jean-Luc Mélenchon, le Rassemblement s’était défilé pour combattre l’antisémitisme.

Le second à briser le caractère unitaire de l’événement fut, hélas, le représentant du Crif. Lui aussi décida de mettre à l’index le parti patriote. Je tiens à écrire ici que cette position ne me paraît pas refléter, tant s’en faut, l’opinion de la base de cette organisation, et notamment celle de province.

En tout état de cause, je note que des personnalités juives très diverses ont fait savoir leur réprobation. Je pense notamment à l’ancien chasseur de nazi Serge Klarsfeld ou au député Meyer Habib. J’observe que le responsable communautaire précité, souffrant d’hémiplégie politique, n’a pas cru devoir réserver les mêmes réserves aux Ecologistes d’une autre Marine qui avait accueilli cet été un certain Médine.

Je suis, quant à moi et depuis longtemps en désaccord profond avec la manière dont le Crif aura pendant de longues années fantasmé le péril d’une extrême droite «fascisante» tandis qu’il ignorait l’alliance mortifère entre l’extrême gauche et l’islamisme. La conséquence la plus funeste de cette cécité aura été de s’abstenir de résister à un phénomène migratoire massif et invasif dont les juifs français sont les premières victimes dans leur chair.

Mon autre critique de fond de cette manifestation concerne son absence, précisément, de fond. Par pusillanimité, pour n’effaroucher personne.

À quoi sert de « manifester contre l’antisémitisme et pour la République ? ».

Voilà, pour parler comme le populaire, un boniment qui ne coûte pas cher !

Ne pas nommer les maux nous condamne à continuer d’en souffrir.

Les maux sont pourtant bien connus. Ils se nomment « l’antisémitisme islamiste » et « l’extrême gauche complice ». J’eusse voulu les entendre crier lors de cette manifestation qui n’aurait pas dû être qu’un défilé compassionnel.

Il n’eut pas non plus été déplacé d’entendre clamer « Hamas assassin » et « Libérez nos otages ! ».

Reste le grand absent. Je veux parler de notre président. Qui paraît-il ne manifeste jamais. Peut-être, en la circonstance exceptionnelle eut-il pu faire une exception.

Pour se faire pardonner une étrange déclaration.

Ainsi, au micro de la radio britannique, changeant une nouvelle fois de position, il n’était plus pour éradiquer le Hamas dans le cadre d’une coalition internationale, mais au contraire de lui sauver la mise en lui consentant un cessez-le-feu immédiat et sans conditions. Pas même la libération des otages français dont il faisait « la priorité des priorités ». Il se trouve que tous les malheureux parents des captifs insistent pour qu’il n’y ait aucune interruption du feu tant que ceux-ci ne seront pas libérés.

Quant aux commentaires moraux d’Emmanuel Macron sur la riposte militaire israélienne au pogrom – dont il vient, allez comprendre, à nouveau de reconnaître la légitimité – je ne ferai que deux remarques :

  • Les Européens viennent de condamner l’utilisation par le Hamas des structures hospitalières de Gaza (ce que s’abstiennent curieusement de faire les prétendues organisations humanitaires).
  • Le chancelier allemand vient à nouveau de réitérer son opposition formelle à tout cessez-le-feu.

Je ne marche plus.

L’ISLAMOGAUCHISME EXISTE ET JE LE RENCONTRE TOUS LES JOURS. (Gilles William Goldnadel)

Gilles-William Goldnadel  

Publié dans Figaro Vox

Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox et intervient régulièrement sur CNews.

Fondateur et président de l’association Avocats Sans Frontières, et président de l’Association France-Israël, Gilles-William Goldnadel se déclare «hostile à toutes formes d’antisionisme et d’antisémitisme indépendamment de leur orientation politique» (Le nouveau bréviaire de la haine) et dénonce l’émergence d’un «nouvel antisémitisme» d’une certaine partie de la gauche.

L’ISLAMOGAUCHISME EXISTE ET JE LE RENCONTRE TOUS LES JOURS. (Gilles William Goldnadel)

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